Voilà un très beau petit livre. Un beau livre comme on dit une belle personne, qui défend de belles idées, positives, joyeuses et généreuses. Un petit livre intelligent et drôle, tant par le texte que par les illustrations qui font sourire et réfléchir à la fois. Un livre qui parle de la guerre, de la mort, de la religion, du sort des migrants mais du point de vue d’une petite fille impertinente, qui n’a pas sa langue dans sa poche.

Pauline a huit ans, sa chambre pour elle toute seule, avec ses Pokétrucs, ses  PetShop et son chien. La vie est agréable et elle ne voit pas pourquoi cela devrait changer. Et pourtant…

« Comme ma mère travaille dans une association qui s'occupe des gens qui ont besoin d'aide, elle nous a inscrits sur une liste pour dire qu'il y avait de la place dans notre maison.
Et, un jour, ils sont arrivés.
Je m'en souviens très bien, car ce matin-là était horrible. »

La famille syrienne accueillie comprend les parents et leurs deux filles, « Syrine, un presque bébé, et Zein qui a huit ans comme moi ».

Pour Pauline, cela signifie partager sa chambre et ses jouets, parmi bien d’autres changements. Le livre est constitué de vingt-quatre courts chapitres, chacun centré sur un petit événement de cette nouvelle cohabitation et conclu par une réflexion de la narratrice qui décrit la situation au niveau de sa compréhension enfantine et de son impertinence habituelle. Un régal de lecture pour les jeunes lecteurs qui vont à la fois bien  rire de la logique imparable de la fillette et l’accompagner dans son évolution.

Si les inconvénients du partage sont plutôt nombreux au début, les avantages vont peu à peu se révéler et une belle amitié va s’établir entre Pauline et Zein.

De nombreux thèmes sont ainsi abordés avec humour et intelligence : le racisme (d’une voisine), la politique et la guerre en Syrie, la religion, la mort (d’une grand-mère)…

Un petit livre à mettre au plus vite entre les mains de tous les jeunes lecteurs à partir de huit ans !

Serge Cabrol 
(19/10/18)