Un petit garçon est désolé parce que sa maison n’est qu’un chantier à peine ébauché. Il demande à son amie si elle peut l’aider mais sa maison, à elle aussi, n’est guère habitable.
Une nuit de grand vent, mes tuiles se sont éclipsées
en une poigné de vœux lancés à l’univers.
Je suis parfois un peu distraite,
et ma maison n’est pas parfaite.

À la façon du Petit Prince passant de planète en planète, ils vont voir les maisons des autres.

La première est à l’envers, le toit est en bas, il faut entrer par la cheminée pour monter au rez-de-chaussée.
Dessus c’est dessous, dehors c’est dedans :
l’architecte a dû se tromper.

La deuxième est trop fragile, la troisième protégée comme un bunker. La quatrième est lumineuse et accueillante, avec des allures de bal du 14 juillet et plein de gens qui ont l’air joyeux.
Qu’on soit d’ici, d’ailleurs ou d’à côté,
sur terre il n’y aura jamais trop d’étrangers.

Les suivantes sont une île en voyage, puis une ferme pleine d’animaux, et enfin une plage au bord d’un lac où se baigne un couple d’amoureux. Les deux petits oiseaux qui accompagnent les deux enfants de page en page et de maison en maison profitent de cette escale pour se faire dorer sur les serviettes de bain ! L'humour est aussi dans les détails.

Après tout ce périple, nos deux personnages ne sont plus seulement toi et moi mais un « nous » plein de projets…
Et chez nous, ce serait comment ?
Chez nous, tout est à construire.

Tendresse et poésie sont au cœur de ce livre écrit et illustré par Stephane Girel qui a déjà publié une cinquantaine d’albums. Texte et dessins, dans les moindres détails, se complètent pour mettre en scène les sentiments et l’atmosphère de chaque double page. Au début, une lecture accompagnée par un adulte n’est pas inutile. Ensuite, les jeunes lecteurs pourront lire, relire et feuilleter de nombreuses fois l’album sans avoir le sentiment d’avoir totalement exploré cette histoire…

Serge Cabrol 
(05/06/18)