Le livre est d’abord un bel objet divisé en plusieurs parties et préfacé par Philippe Claudel qui a été professeur de français en prison. Tout d’abord vous avez l’iconographie en noir et blanc, photos de prisons, cartes postales, plans de maisons d’arrêts, de bibliothèques… essentiellement du XIX° siècle.
Puis vous avez cinq chapitres de documentaires intitulés :
1) Histoire de la bibliothèque de prison 1841-1945 introduit par Philippe Artières.
2) Constitution des fonds présenté par Guillaume de la Taille : « Quand on a trouvé le lieu de la bibliothèque il faut trouver le classement. Celui des bibliothécaires ou des détenus.»
3) Circulation du livre et fonctionnement des bibliothèques avec une interview de Marianne Terrusse qui a été bibliothécaire à la prison de Bordeaux-Gradignan : «Cette expérience a été assez longue, presque 10 ans, m’a happée à travers des émotions contradictoires, faites de fascination et de répulsion, d’empathie et de jugements viscéraux. »
4) Ce que lisent les personnes détenues avec un texte de Jean-Louis Fabiani : « "On lit pour s’évader" vient à l’idée du premier venu qui associe l’imprimé à la prison. Ce serait bien trop facile : on lit d’abord pour rattacher l’arbitraire de son expérience à des expériences analogues qui ont fait l’objet d’une objectivation par le récit. »
5) Le lieu de la bibliothèque présenté par Claude Poissenot.
Enfin il y a une postface de Jean-Louis Sanchez, historien, qui reprend toute l’histoire des bibliothèques pénitentiaires.
On lit avidement cette « Curiosité » si on veut savoir l’histoire et le fonctionnement des bibliothèques carcérales. Ou bien on le feuillette, on se promène entre photos de prisons, articles de lois et listes de fonds et on s’étonne de la vie du livre en prison faisant toujours du lien social, retrouvant toujours sa liberté en quelque sorte.
Michel Lansade
(05/04/18)
