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Ingrid ASTIER


La Vague


Après le Gekho, qui grimpait les façades à mains nues dans Haute voltige, voici d’autres amateurs de sensations fortes avec les surfeurs de Tahiti. Hiro et Taj sont toujours prêts à affronter les plus grosses vagues et Teahupo’o est le lieu idéal pour une lutte sans merci. Dès le début, on sent que tout les oppose et ça ne s’arrange pas au fil des chapitres…

Hiro est le chevalier blanc du roman. Né sur cette île, surfeur depuis son plus jeune âge, courageux, loyal, fidèle en amitié.
Taj vient de Hawaï et le surf est pour lui à la fois une passion et une activité lucrative avec sponsors et compétitions internationales.
Leur affrontement dans la grande Vague est le combat des chefs, un duel de titans dont aucun n’est sûr de sortir vivant.

La Vague qui donne son titre au roman en est un personnage essentiel. Aussi belle que violente, elle attire tous les surfeurs du monde et leur offre leurs plus grandes émotions mais elle ne pardonne pas les erreurs et peut fracasser ou engloutir les maladroits ou les imprudents autant que révéler des héros et sacrer des champions.
« À quelques mètres, le mur d'eau s'élevait. Une masse tellement puissante qu'il fallait la voir une fois dans sa vie pour le croire. Depuis l'Antarctique, rien ne l'arrêtait sur huit mille kilomètres. Teahupo'o. Le mirage du bout de la route. La Vague. Le rêve de tout waterman digne de ce nom. L'approcher, c'était croiser le diable en robe d'écume. Elle était belle à se damner. »

Bien sûr, beaucoup d’autres personnages gravitent autour des deux rivaux. Comme aux échecs, des blancs et des noirs, aux rôles plus ou moins importants.

Côté blancs, Maea, la sœur de Hiro, revient après sept ans d’absence. Une histoire compliquée de violence familiale. Elle retrouve son fils Tuhiti qu’elle avait confié à son frère et qui a maintenant douze ans, qui rêve aussi de chevaucher les vagues mais qui ne va pas toujours pouvoir résister à la tentation adolescente de défier l’autorité et tenter quelques expériences…

Côté noirs, Fauvero, sous ses apparences d’homme d’affaires, est un trafiquant de drogue local. Riche, violent, ambitieux, entouré de sbires armés et patibulaires. Il fait pousser de l’herbe, la paka, dans des plantations secrètes et fabrique du cannabis sur place pour éviter les frais de transport et les intermédiaires. Il veut maintenant se lancer dans la production d’une drogue dure, l’ice.  Taj, le beau champion de renommée internationale, serait un excellent ambassadeur vers d’autres labos, d’autres réseaux…

En alternance, dans un autre caractère typographique, on accompagne Reva qui écrit sur son carnet ses « pensées sur le mal ». Elle vient de perdre sa mère et ne cesse de l’évoquer, de lui parler. Bien sûr, sa route croisera celle d’un surfeur. Pour le meilleur ou pour le pire…

Ce roman est très contrasté. Lumineux pour tout ce qui concerne l’île et la mer qui l’entoure, la faune et la flore, la protection des coraux, le respect de la nature, la transmission des légendes et des traditions. Mais c’est aussi un roman noir, avec la drogue, la violence, le sexe… Un cocktail savamment dosé ! Encore une belle réussite d’Ingrid Astier, une nouvelle étape d’un parcours déjà riche commencé à la Série Noire en 2010. À suivre…

Serge Cabrol 
(20/05/19)    



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Noir & polar








Equinox
(Février 2019)
416 pages - 20 €





Ingrid Astier,

née en 1976, vit à Paris.
La Vague est son
quatrième roman noir.



Bio-bibliographie sur
Wikipédia



Visiter le site de l’auteure :
www.ingridastier.com



Découvrir sur notre site
le précédent roman
d'Ingrid Astier :


Haute voltige