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Julien DUFRESNE-LAMY


Les étonnantes aventures du merveilleux
minuscule Benjamin Berlin



Le titre fait référence à deux caractéristiques de Benjamin. Minuscule parce que, sans être lilliputien, il a toujours été petit pour son âge. Merveilleux parce qu’il dispose d’un pouvoir particulier : la télépathie. Ses étonnantes aventures vont nous emmener au Japon où la famille s’installe pour une durée indéterminée. Benjamin refuse le collège français et choisit l’immersion dans la culture et la langue nippones. Ce choix permet au lecteur d’accompagner Benjamin dans ses découvertes et de voir vivre au quotidien les enfants japonais dont leurs habitudes et leurs comportements.

Quand s’ouvre ce roman, Benjamin a douze ans et habite Paris avec ses parents et sa sœur Didine qui a seize ans. Mais un départ s’organise pour le lendemain.
« Chez les Berlin, on est des voyageurs. La maison entière est notre sac de voyage. On mène une vie de nomades. Aéroports, transits, douanes. Ils sont là-bas, mes récits.
On vadrouille à droite à gauche parce que papa est un diplomate. Cela signifie qu'il représente la France dans le monde entier, même en Mongolie. Depuis mes huit ans, j'apprends à vivre en explorateur. »
Et cette fois-ci, c’est Tokyo. Benjamin, toujours curieux, est ravi. Sa sœur beaucoup moins parce qu’elle va devoir rester quelque temps sans voir son petit ami.

En chapitres alternés nous voyons l’installation de la famille au Japon et d’autre part, en flash-back,  comment Benjamin a découvert, à l’âge de sept ans, son étrange pouvoir qui lui permet d’entendre, comme de petites voix dans sa tête, les pensées des personnes qu’il touche. « Il fallait un contact physique pour que mon super-pouvoir se mette en marche. »
Au début, Benjamin a gardé son pouvoir secret mais c’était difficile et il a fini par en parler à ses parents qui se sont beaucoup inquiétés et ont consulté de nombreux spécialistes. Mais le super-pouvoir est resté un mystère…

Au Japon, Benjamin choisit de poursuivre ses études en japonais dans des établissements publics du quartier et cela donne au lecteur l’occasion de voir au quotidien ces  écoles de l’intérieur avec le regard d’un enfant français notant les différences de comportements.
« Pour apprendre la langue, on m’a d’abord placé dans une classe de Shōgakkō qui équivaut à une classe de CM1. Mes camarades ont trois à quatre ans de moins que moi. J'ai l'impression d'avoir redoublé mille fois mais ce n'est pas grave. Ici, les élèves portent tous des cartables ronds en cuir, rouges ou noirs, qu'on appelle randoseru. Ils marchent en groupe et, quand ils s'assoient, ils posent délicatement leurs livres sur leur pantalon ou leur jupe plissée. Leurs yeux sont toujours brillants comme des astres et leurs cheveux bien peignés. On dirait des enfants parfaits. »
« Six mois plus tard, mes progrès sont énormes à l'école japonaise. Je sais parfaitement lire les hiragana et les katakana (alphabets syllabiques japonais). Je sais déchiffrer les kanji usuels (caractères chinois) et je parviens plus ou moins à écrire. Le professeur me félicite et je quitte la classe pour enfin intégrer le chūgakkō, le collège public japonais, avec des enfants de mon âge. »

Au collège, en uniforme et dans une classe de quarante-cinq élèves, Benjamin découvre de nouvelles règles de vie et rencontre une fille, Kurumi, et un garçon, Junji, qui vont devenir ses amis et lui expliquer ce qu’il a du mal à comprendre. Par exemple pourquoi, dans la cour de récréation, pas de jeux, pas de bavardages, chacun reste scotché à son téléphone.
« Les chevelures brunes tombent sur les écrans comme des rivières d'eau. C'est terrifiant. On dirait un film d'horreur nippon. »
« Junji et Kurumi m'expliquent qu'ici, le téléphone est la seule façon de se sociabiliser. Ils me disent que Tokyo a beau être l'une des villes les plus peuplées, les gens s'y sentent très seuls et la majorité n'a personne à qui parler. Junji a eu son premier téléphone à six ans. Tous ses camarades de classe en avaient un depuis longtemps.
— Au Japon, tout le monde est branché sur Line, ajoute Kurumi. Il faudrait que tu la télécharges.
Line est une application incontournable qui permet d'apprendre à se connaître, de discuter, de regarder des vidéos, de jouer à des mini-jeux… »

Peu à peu, les trois collégiens vont faire plus ample connaissance, beaucoup bavarder sur Line et découvrir qu’ils disposent tous les trois d’un pouvoir extraordinaire différent…

Tous les ingrédients sont réunis pour un roman passionnant, plein de découvertes et d’émotions, qui plonge le lecteur au cœur du Japon et l’entraîne dans une fantastique aventure. Après Mauvais joueur et Boom, Julien Dufresne-Lamy confirme son talent et nous prouve à nouveau qu’il est décidément un auteur à suivre…

Serge Cabrol 
(01/04/19)    



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Jeunesse








Julien DUFRESNE-LAMY
Actes Sud Junior

(Février 2019)
273 pages - 14,50 €



















Julien Dufresne-Lamy
a publié trois romans en littérature générale et trois romans pour adolescents.


Bio-bibliographie
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