Dans ce quatrième volume de la série de Valérie Valeix, on retrouve Audrey, apicultrice consultante de renom et Stein, son compagnon, gendarme fraîchement mandaté pour une délicate mission qui l’oblige à infiltrer un réseau djihadiste en Afghanistan.
C’est dans ce contexte tendu qu’Audrey se rend à Reims pour participer à une conférence sur le pollen, conférence soudainement interrompue par les gendarmes. Une femme vient d’être retrouvée morte dans sa voiture sur le rucher de la famille Fleuriot, gros apiculteurs de la région et présents à la conférence. La morte n’est autre que Suzanne Garcin, négociante en champagne, voisine et ennemie jurée des Fleuriot depuis toujours. Qu’est-elle venue faire sur le rucher des Fleuriot ?
L’enquête est confiée à l’inspecteur Da Silva. Il a autrefois habité la région. Il refuse l’aide d’Audrey et ne lui renouvelle pas sa carte d’auxiliaire de justice. C’est mal connaître la jeune femme qui va mener une enquête parallèle. Ses investigations vont la mener au cœur des relations entre les deux familles ennemies dont les aïeux sont réputés impitoyables.
Mais tout semble se liguer contre elle, Audrey fait l’objet d’intimidations musclées.

« Bon sang, songea Audrey qui se tortillait pour échapper à la poigne de son cerbère, elle est sourde ou quoi, Nadège ? »
C’est en se débattant qu’elle croisa le regard de l’homme également cagoulé, un regard brun et dénué de sentiments. Il la ceintura brutalement et prévint :
– Tiens-toi tranquille ou tu ne reverras pas ton fils.

L’affaire prend une envergure de taille, les enjeux échappent même à Da Silva prié de fermer les yeux sur certains éléments.
Et voici que les militaires s’en mêlent. Qui est véritablement derrière tout ça ?
Alors qu’au commissariat, l’enquête piétine, Audrey ne ménage pas ses efforts pour démasquer le coupable. Il va lui falloir être perspicace car dans cette affaire, chacun semble avoir une bonne raison d’en vouloir à Suzanne Garcin.

Valérie Valeix nous offre une ici une nouvelle enquête de l’apicultrice, palpitante et bien menée.  Le livre explore en profondeur des rapports humains et ressentiments durablement  installés. Il dénonce, en filigrane, les difficultés des défenseurs de l’environnement à tenir un cap face aux industriels.
Un roman engagé dont il serait dommage de se priver !

Cécile De Ram 
(14/01/19)