Sonia qui a seize ans se réveille à l’hôpital après un coma éthylique. Un clown est assis à ses côtés.

Elle essaye de se souvenir de sa dernière soirée. Elle ne sait même plus quand elle a commencé à boire et quand a été son premier verre. 

Avec Élise, son amie, elle allait de soirée en soirée où elles buvaient de plus en plus et de plus en plus vite. Les « binge drinking » se succédaient jusqu’au moment où le drame est arrivé pour Sonia et Élise.

Sonia va mettre du temps avant d’aller voir Élise dans sa chambre : « Le clown ouvre une porte de chambre, la 22, et j'aperçois Élise sur un lit, immobile. Elle a l'air perdue. Quand elle me voit, elle sourit mais elle a l'air plus honteuse que contente de me voir. »

La fiction alterne avec les analyses psychologiques qui permettent de mieux comprendre ce phénomène qui touche les adolescent-e-s. « Bien que le risque d'être victime d'un black-out ne soit pas le même pour toutes les jeunes filles, chacune peut s'y laisser prendre, et il ne faut pas sous-estimer les conséquences du phénomène, qui peuvent être très graves. Le danger réside dans ce trou noir qui peut permettre à l'entourage festif de l'adolescente de profiter de la situation. Ainsi se multiplient les risques de viols, d'agressions et de bagarres qui dégénèrent. Ce traumatisme de l'oubli peut les poursuivre longtemps et générer des dépressions ou des malaises psychologiques ou physiques. Seule une psychothérapie peut alors les aider à retrouver la mémoire et à dépasser leur souffrance. »

En annexes des coordonnées d’associations et de lieux d’accueil disposant d’un site internet permettront aux adolescent.e.s de trouver de l’information et de l’écoute.

Cette alliance de nouvelle et d’analyse psychologique est très réussie et sera très utile dans une période de vie particulièrement délicate où tant de changements bouleversent la vie des jeunes et de leurs parents.  

Brigitte Aubonnet 
(24/02/20)