Pimprenelle est une jolie princesse et, le jour où commence cette histoire, les dames de la cour lui ont choisi ses plus beaux atours.
« – C’est jour de fête ? demanda Princesse Pimprenelle.
Le roi et la reine hochèrent la tête.
– Pimprenelle, l’heure du prince sur son cheval blanc est venue ! »

Un défilé de princes commence chevauchant tous un cheval blanc. Pimprenelle s’ennuie.
« — Alors, ressens-tu quelque chose de spécial ? lui demandait sans cesse la reine dans un grand sourire.
— Que devrais-je ressentir ? répondait Princesse Pimprenelle, étonnée.
[…]
— Est-ce que je ne pourrais pas plutôt choisir un cheval ? proposa-t-elle. »

Le roi et la reine étaient déçus, aucun prince ne trouvait grâce aux yeux de leur fille, aucun ne faisait battre son cœur.
Et le temps passait, jusqu’au jour où…

« Une princesse juchée sur un beau cheval noir passa devant le château. Elle lui adressa un signe de la main en riant.
Le cœur de Princesse Pimprenelle ne fit qu'un bond dans sa poitrine.
La terre s'ouvrit sous ses pieds. »

Entre Pimprenelle et Aliénor, ce fut tout de suite le coup de foudre. Elles bavardaient, s’amusaient, riaient. Tout ce qu’elles faisaient ensemble les enchantait.
Si bien qu’un jour, les deux princesses proposent de se marier. Ensemble.

« Ce n’est pas possible !  A-t-on déjà entendu chose pareille ? »
Face aux rumeurs et à toutes les réactions négatives, le roi et la reine vont consulter la vieille et docte Sophie qui leur demande pourquoi ce ne serait pas possible. La seule réponse des parents est que « ça ne se fait pas ! »
« — Ça ne se fait pas ? Et pourquoi pas ? Une princesse peut épouser un prince, un prince peut s'unir à un autre prince, et deux princesses peuvent se marier ! Il n'y a aucune différence ! Ce qui compte, c'est qu'ils ou elles s'aiment ! »

La réponse de Sophie doit faire son chemin dans l’esprit des parents et dans les rues du royaume avant que l’idée ne devienne une évidence pour tous : « Elles s’aiment, c’est l’essentiel ! »
Et le mariage peut avoir lieu avec « une énorme pièce montée et un magnifique feu d’artifice ».

L’album se termine sur la phrase, à peine modifiée, qui clôt tant de belles histoires : « Elle vécurent heureuses et eurent beaucoup d’enfants ! »

Une page supplémentaire sur fond bleu et sans illustration permet de répondre aux petits curieux qui pourraient s’étonner de la dernière phrase. Cette page, intitulée « Ce que l’histoire ne dit pas … mais que tu as peut-être envie de savoir », explique avec un langage adapté aux enfants que les princesses sont allées voir la vieille Sophie qui leur a expliqué comment deux princesses peuvent adopter des enfants ou en avoir elles-mêmes grâce à une petite graine donnée par un prince…

Voilà un album original et salutaire, baigné de tendresse et d’humour, qui permet de parler avec les enfants d’un sujet très présent dans le quotidien et pas toujours facile à aborder avec naturel et simplicité. Cet ouvrage est un très bel objet aux illustrations vives, expressives, colorées et intemporelles avec un mélange très personnel de classique et de modernité (des accents de Chagall ou Picasso dans un décor antique, oriental ou médiéval) qui accompagne à merveille le message universel : « Ce qui compte, c'est qu'ils ou elles s'aiment ! ».