L’ogresse poilue :
Une fillette qui part chez sa grand-mère avec un panier sous le bras, cela nous rappelle étrangement un certain Chaperon Rouge. Mais dans ce conte, point de galette ni de loup. Cette fillette-là file chez son aïeule pour récupérer une poêle à crêpes, et, dans le bois, elle croise une ogresse poilue au style très personnel.
L’histoire, inspirée d’un conte italien « La fausse grand-mère », variante du Petit Chaperon Rouge, s’éloigne et se rapproche du chemin foulé par la fillette que l’on connait bien de façon surprenante et très drôle. La fin n’est pas du tout celle à laquelle on pense.

Bouc cornu, Biquette et ses biquets est un conte inspiré du loup et des sept chevreaux. Cette fois-ci, on n’imagine pas les efforts inconsidérés que doit faire ce méchant bouc pour tromper les chevreaux, y compris apprendre l’italien ! On aurait presque de la peine pour lui, mais on se ressaisit vite.

Le troisième et dernier conte de l’ouvrage, La Poulette et les trois maisonnettes, est quant à lui, inspiré d’une version bretonne des trois petits cochons.
– On dirait que ça sent la petite poulette rousse par ici… Ça tombe bien, c’est mon dessert préféré. Petite poulette rousse, ouvre-moi cette porte tout de suite !
– T’ouvrir ma porte ?
– Oui !
– Pour que tu me manges ?
– Eh ben, oui !
– Eh ben, non.
Le ton est donné. On s’amuse beaucoup.

Ces trois contes, savants mélanges, sont très réussis. C’est drôle, vivant, rassurant et stimulant. On croit connaître l’histoire et hop, au détour d’une phrase ou d’une page, nous voilà surpris.

Les illustrations sont irrésistibles et pleines de malice.

Une version audio de ces histoires et des chansons qu’elles contiennent est disponible sur le site de l’éditeur Syros ainsi que sur des plateformes d’écoute (Deezer, Spotify, Syros Live…).

Voici un album pétillant, truculent, à savourer sans modération.

Cécile De Ram 
(02/12/20)