Biloute lève les yeux : un anneau lumineux descend en spirale de la voûte céleste. On dirait un frisbee projeté sur la Terre, aussi rapide que silencieux. Le disque volant se pose au milieu des chardons.
La porte de la soucoupe s’ouvre et un pont métallique se déplie. Montés sur roulettes, deux soldats cyborgs en armure de titane se présentent. Ils sont suivis d’un humain aux cheveux grisonnants, vêtu d’une blouse de chirurgien.

L’ourson en reste tout interdit. Cet homme n’est autre que le docteur Veggaline, un traître au service des extra-terrestres, dont le commandant en chef, Blast Ador, est redoutable.
Ce dernier a un plan machiavélique pour anéantir les humains.
Biloute ne peut rester sans rien faire, mais saura-t-il faire face et sauver le monde de ces terribles envahisseurs ?
Son combat pour la liberté va le mener dans une course folle si ce n’est totalement dingue.
À bord de l’étoile Molaire, Biloute va parcourir l’espace et ses planètes à un rythme aussi rebondissant qu’effréné.  
Heureusement, l’ourson n’est pas seul à relever ce défi de taille et intergalactique. Nombre de personnalités, toutes plus pêchues et renommées les unes que les autres – L’enfant électrique (Jimmy Hendrix), L’homme-libellule (David Bowie), Patti (Smith), Janis (Joplin) et bien d’autres – vont s’unir, et prêter main forte à cet ourson au caractère et au phrasé bien trempés, pour sauver l’humanité.  

L’histoire, au style vif, percutant, riche et irrésistible, est très bien écrite. On se régale des expressions et du vocabulaire. Quantité de mots couramment utilisés dans le Nord apparaissent dans le texte ; ils sont expliqués dans un glossaire en fin d’ouvrage.
On retrouve avec bonheur, dans ce bel hommage à la culture Ch’ti, des images fortes du Nord : les corons, les frites, les fricadelles, pour ne citer que celles-là, ainsi qu’une énergie débordante.
Les nombreuses illustrations, en noir et blanc, très réussies, soulignent l’univers comics du livre.   

Voici un roman totalement déjanté, drôle, rythmé, bourré de références musicales, qui risque fort de plaire à tous, les jeunes lecteurs comme les plus âgés.

Cécile De Ram 
(22/02/21)