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Deux personnages dont les destins se croisent ; un magicien juif allemand réfugié à Prague, où le régime nazi le rattrape lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1939. En choisissant d’organiser son récit autour de ces deux personnages, l’auteur établit un parallèle implicite entre des individus montrés comme des victimes du nazisme. Mais Levin et sa famille n’ont pas choisi d’être déportés alors que Francisco a négocié cet emploi de SS au camp de travail dans l’espoir de retrouver et de sauver Tanusha. L’auteur nous explique que tout le fonctionnement du camp repose sur l’obéissance contrainte de chaque rouage ; les prisonniers obéissent aux kapos qui sont eux-mêmes des prisonniers de droit commun violents et sans état d’âme, les kapos obéissent aux SS, les SS obéissent à leurs supérieurs hiérarchiques. Cette chaîne de non responsabilité, de non culpabilité est, selon moi, au cœur de la problématique soulevée par Hannah Arendt au procès d’Eichmann*. Quelques pages avant la fin de ce tome, Levin est associé à un projet de soulèvement en référence à la révolte du 7 octobre 1944. C’est dans le tome deux que nous y assisterons (Le manuscrit de Birkenau). Dans une note finale, J.R. dos Santos explique d’où vient ce récit ; « il s’agit d’un ensemble de manuscrits rédigés par des membres de l’unité spéciale au moment des gazages, qui ont été enterrés à proximité des crématoires afin qu’on les découvre plus tard, une fois les camps libérés. » Une des originalités de ce livre sur un sujet habituellement austère, amenée grâce à la présence du magicien, ce sont les croyances des nazis en un galimatias idéologique lié à des mythes farfelus : l’occultisme, les théories aryosophiques, le mythe d’Armanem, le dieu Thor, Jésus aryen aux yeux bleus, le soleil noir, l’Atlantide… Toutes ces sornettes ont influencé les hauts dignitaires nazis dont Himmler. Une autre originalité est d’avoir introduit une trame romanesque dans cet univers d’horreur absolue. Un lecteur peu enclin à se documenter sur les crimes nazis sera motivé par l’aventure et les personnages. C’est, mine de rien, une manière de battre en brèche les théories négationnistes. Nadine Dutier * Voir Eichmann à Jérusalem dans lequel Hannah Arendt développe l’idée de la banalité du mal. |
Sommaire Lectures ![]() Hervé Chopin (Avril 2021) 448 pages - 22€ ![]() (Mai 2022) 480 pages - 8,50 €
Bio-bibliographie sur Wikipédia ![]() Hervé Chopin (Octobre 2021) 448 pages - 22€ |
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