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Les nouvelles enquêtes de Nicolas Le Floch
Nous sommes en 1789, Nicolas le Floch a maintenant cinquante ans et, devenu marquis de Ranreuil, s’est retiré sur ses terres bretonnes pour profiter du calme et de la nature. Mais, depuis juillet, il a dû revenir à Versailles « à l’appel du roi Louis XVI, qui craignait pour la sécurité de sa famille et comptait sur son expérience pour prévenir les mauvais coups. » Il faut dire que la situation est de plus en plus tendue entre le roi et ses sujets. Les crises frumentaires (causées par le manque de farine) s’aggravent et le peuple sombre dans une misère noire et dans la famine la plus totale. Nicolas est rejoint par Bourdeau qui lui explique combien il se sent de plus en plus seul au fil des semaines. Une fois attablés devant un plat de tripes et un pichet de Chinon, Bourdeau explique l’affaire « embrouillée et sans doute hautement politique » pour laquelle il requiert l’aide de son ancien patron. L’avant-veille, un couple a été enlevé dans une berline jaune à la sortie du jardin du Palais Royal. Sur le quai des Célestins, la berline s’est arrêtée et le corps de l’homme a été jeté dans la Seine. Puis la berline est repartie avec sa prisonnière. Le cadavre de l’homme a été repéché au filet du pont de Saint-Cloud mais sans possibilité d’identification : « ses poches étaient vides de tout papier et de tout objet, son visage était horriblement écrasé par des coups. Son chapeau et sa redingote manquaient, et avec eux les marques de fabrique qui auraient pu aiguiller la police. » Nicolas Le Floch, fidèle à sa réputation, va encore une fois se révéler un policier hors pair au fil d’une enquête pleine de rebondissements qui va lui faire rencontrer bon nombre de personnages révolutionnaires ou liés de près ou de loin à des complots contre le roi, comme Choderlos de Laclos qui aurait participé à diverses machinations. Le manque de farine, signalé dès les premières pages, reste présent tout au long du roman. La pénurie est relayée par les nombreux journaux qui ne cessent de voir le jour et le rôle de la presse dans les événements se trouve aussi au cœur de l’intrigue : dénoncer les injustices, montrer la misère, justifier la colère, appeler à l’action… sans oublier de vérifier ses informations ! Mais, outre l’exacerbation des tensions par certains dans un but de prise du pouvoir à des fins personnelles, se révèle l’organisation d’un véritable complot dont la finalité n’apparaîtra que dans les dernières pages. Nous retrouvons avec plaisir Nicolas Le Floch, plein de questionnements dans l’atmosphère troublée de la révolution qui fait vaciller ses certitudes, mais toujours prêt à tous les sacrifices pour le service du roi ou de la reine, dans une aventure basée sur des événements réels parmi lesquels vient se tisser la fiction. Jean-François Parot voulait confronter son héros à la période révolutionnaire, Laurent Joffrin le fait avec talent, et on attend déjà les épisodes suivants. On n’est qu’en septembre 1789. Au fil des mois, défendre et protéger la famille royale risque de se révéler de plus en plus complexe pour le fringant commissaire. Serge Cabrol (24/11/21) |
Sommaire Noir & polar Buchet-Chastel (Novembre 2021) 304 pages - 19 € 10/18 (Octobre 2022) 312 pages - 8,50 €
Bio-bibliographie sur Wikipédia Découvrir sur notre site une précédente aventure de Nicolas Le Floch : Jean-François Parot L'enquête russe |
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