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(Volume 2 : 1899) Nous retrouvons dans le tome 2 de cette série le narrateur Louis Daumale dont nous avions fait connaissance 10 ans plus tôt (La fabrication des chiens, 1889 ). Louis a désormais 29 ans et n’est plus journaliste mais photographe. Louis Daumale sillonne les rues de Paris sur sa bicyclette, un Paris déchiré par le procès Dreyfus, abîmé par les préparatifs de l’exposition universelle. Mais c’est le Paris de la Belle Époque qui s’adonne aux fêtes, aux arts, à l’enthousiasme des innovations comme le cinématographe et l’automobile, au vertige des idéologies : féminisme, anarchisme et fascisme.En voyageant avec Louis Daumale et ses amis on croise beaucoup de gens célèbres mais aussi des gens du peuple. C’est un peu comme feuilleter un album de photographies, d’autant plus que ces rencontres sont souvent immortalisées par une photo prise au studio ou en décor naturel. Parmi les nombreux thèmes et événements évoqués certains m’ont touchée particulièrement ; l’évocation des horreurs commises en Algérie au nom de la civilisation et la création de l’idéologie antisémite purement française bien antérieure au nazisme. Le propriétaire de Louis est antisémite. « Par tradition, par christianisme, par préjugés ? Un peu des trois, mais je suis sûr qu’il ne savait pas lui-même pourquoi. Comme ça était sûrement le plus exact. Un comme ça accroché comme une tique à l’air du temps. » Louis Daumale a aussi des amis issus du peuple, Hector Varlin, le neveu d’Eugène, qui parle avec la gouaille parisienne « L’usine j’aimais bien, beaucoup même, les camarades, le rythme, la force humaine. J’me suis senti un bonhomme à l’usine. Produire, c’est tout de même quelque chose ! Mais ça prend un drôle de tour. Le machinisme qui remplace le travailleur, v’là c’que j’redoute. Pourrait y avoir du soulagement à laisser les tâches pénibles aux machines, mais pour pas y perdre, faudrait en être maître de ces foutues mécaniques, et c’est pas l’chemin qu’ça prend. » Les chiens bien sûr sont présents. Amicaux auprès de Louis et de ses amis. Agressifs par manipulation génétique : on vient de créer le berger allemand pour faire la guerre. Victimes de vol : ils sont enlevés par un « empailleur monomane ». Honorés après la mort : le cimetière des chiens d’Asnières vient d’être inauguré. Un troisième tome est annoncé que nous lirons avec plaisir. Nadine Dutier (08/03/21) |
Sommaire Lectures Belfond (Février 2021) 448 pages - 20 €
Wikipédia Découvrir sur notre site un autre livre d'Agnès Michaux : Roman noir et le premier volume de La fabrication des chiens |
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