Une nuit à Insect’Hôtel
Attention les jeunes, préparez vos brosses à cheveux, voilà un album qui décoiffe !
L’ouvrir, c’est s’engouffrer dans un grand vent de fraîcheur et de liberté.
Le lire, c’est traverser une tornade de rigolade, suivre un parcours plein d’humour,
c’est accompagner Suzy, jeune scarabée bousière, dans ses péripéties et sa fantaisie.
Pourtant, c’est la recherche du calme et de la tranquillité qui la pousse à quitter la chambre familiale dans laquelle elle trouve refuge avec ses parents et ses grands-parents par une nuit d’orage particulièrement chaotique.
L’endroit est certes sécurisant, mais beaucoup trop exigu pour Suzy qui aime avoir ses aises.
Alors « accompagnée de son livre préféré, de son doudou-puceron et de sa boule de bouse (en cas de petit creux), elle se lance à la recherche d’une chambre plus confortable avant la tombée de la nuit. »
Seulement, voilà, l’affaire n’est pas si simple, l’hôtel est bondé, eh oui, c’est « un samedi de temps pourri », mais surtout : « le soir, il se passe des trucs bizarres, on parle d’une chose aussi géante que flippante qui hanterait les couloirs... »
Que feriez-vous, vous ? Un petit temps de réflexion serait le bienvenu peut-être ? Voire même un renoncement prudent ?
Suzy, elle, décide de foncer.
La demoiselle a un caractère bien trempé, et pas seulement par la grosse pluie qui a interrompu leur retour de vacances.
Elle déclare cash, comme à son habitude, que « Bon sang, c’est une chambre pour des fourmis, pas pour des scarabées ! Hors de question de rester ici. »
Ça fait peur, tant pis, tant mieux ! Elle est sans doute du genre à partir du principe un peu saugrenu que les grosses bêtes ne mangent pas les petites.
C’est un pari risqué mais tellement grisant. Attention cependant de ne pas passer du grisant au cuisant...
Car soudain l’affaire commence à sentir le roussi... « La cigale, toute tremblotante, l’interpelle : File vite te mettre au lit. Car, chaque nuit, il y a comme une odeur de chaud et de grillé dans l’air... Ma théorie ? De l’insecte rôti ! »
Aïe ! Même pour une jeune fille scarabée courageuse et curieuse, il y a de quoi perdre confiance.
Elle a beau avoir une jolie carapace, elle commence à fendre l’armure... pas au point cependant d’abandonner lâchement son objectif, elle n’est pas faite de ce bois-là !
Non, elle va jusqu’au bout de son aventure, c’est-à-dire, jusqu’au bout du long et sombre couloir de l’hôtel.
Et là... ??? ...
Que de suspense !
Si comme nous vous tombez sous le charme de l’album de Claire Schvartz, talentueuse autrice-illustratrice, c’est que vous appréciez son graphisme foisonnant, coloré et souriant.
C’est aussi que vous vous régalez de sa narration gentiment déjantée qui fait la part belle aux jeux de mots et de sons.
Et puis, si vous êtes courageux, un peu ; si les mystères vous attirent, beaucoup ; si vous fuyez l’ennui, à la folie ; alors vous avez l’étoffe d’un fan d’Insect’Hôtel.
Vous le dévorerez du début à la fin, sans en laisser une miette (de bouse, bien entendu) !
Et ce n’est pas tout...
Sa lecture débouche sur une aventure grandeur nature, car le saviez-vous ? les hôtels à insectes existent vraiment !
Catherine Arvel
(17/05/21)
« Les hôtels à insectes, sont des abris qui permettent d'attirer et d'accueillir les insectes au jardin. Ils leur offrent un refuge pour l'hiver et un lieu où nicher et se reproduire à la belle saison.
Généralement installés dans des endroits calmes et proches des parterres fleuris, les hôtels à insectes, constructions originales et artistiques, sont fabriqués à partir de matérieux de récupération et respectueux de l'environnement tels que du bois de palettes non-traitées, des tiges, des bûches et de la terre sablonneuse.
Ces abris permettent ainsi à différentes espèces de disposer d'un espace dédié dans les parcs et jardin urbains et de jouer leur rôle d'auxiliaire précieux pour les jardiniers. Certains participent à la lutte contre les espèces nuisibles, d'autres participent à la pollinisation, favorisant la reproduction des plantes et la préservation de la biodiversité des espaces verts. »
(Source : Site de la Ville de Paris)