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Kerwin SPIRE


Monsieur Romain Gary
Consul général de France



Kerwin Spire évoque la période de l’après-guerre où Romain Gary est en poste à Los Angeles comme Consul Général de France dans les années 1950. Il est écrivain ainsi que sa femme Lesley Blanch, écrivaine reconnue. Ils vivent leur couple dans l’indépendance tout en se soutenant mutuellement jusqu’à la rencontre de Romain Gary et de Jean Seberg.
Il aura une relation très proche avec Odette, sa secrétaire, qui le secondera dans son travail de diplomate mais aussi dans sa vie personnelle.
Ce récit parcourt les années 50 jusqu’au 16 juillet 1960, date à laquelle Romain Gary quitte Los Angeles.

Romain Gary découvre le fonctionnement des Américains, en 1956. Il rencontre l’ambassadeur de France à Washington, Maurice Couve de Murville, il représente la France lors de nombreuses manifestations, il côtoie à Los Angeles de nombreuses actrices et acteurs d’Hollywood… Tout en assumant ses tâches, il continue l’écriture. Lors de son séjour, il achève Les racines du ciel, roman qui obtient le Prix Goncourt en 1956 et est adapté pour le cinéma par Zanuck, réalisateur d’Hollywood, avec les exigences liées à la production.

Romain Gary n’était pas intéressé par le pouvoir mais il voulait s’engager dans ses écrits littéraires :
« Le totalitarisme soviétique, le diplomate en a fait l'expérience lors de son premier poste, à Sofia, et il sait que c'est un aller simple pour l'échafaud.
La virulence des nationalismes africain et arabe exacerbe les tensions internationales depuis plusieurs années déjà. Face à elle, Gary a doublement composé avec l'histoire immédiate, cherchant à en comprendre les déterminants – c'est le travail du diplomate – et à en dépeindre les effets – c'est l'œuvre de l'écrivain. Son roman apparaît comme le palimpseste de ses dépêches. Dans les dernières pages des Racines du ciel, il prête ces mots à Morel : "L'alibi nationaliste, je le connais et je le vomis : de Hitler à Nasser, on a bien vu ce que ça cache... Les plus beaux cimetières d'éléphants, c'est chez eux." Gary en est conscient, la mention de Nasser avant même que n'éclate la crise de Suez révèle le caractère prémonitoire du roman face au péril nationaliste. »

C’est aussi le début de la guerre d’Algérie et le retour de Charles de Gaulle au pouvoir. Romain Gary ne veut pas entrer dans le jeu politique mais il analyse la situation et soutient le Général de Gaulle dans son projet. Il réalise son portrait pour Life Magazine ce qui permet aux Américains de découvrir cette personnalité particulière. Romain Gary écrit aussi une dépêche prémonitoire, avant la venue de Nikita Khrouchtchev, anticipant le regard porté sur lui par les Américains.
Ses qualités littéraires lui permettent de rédiger de nombreux articles qui présentent très bien la France.

Ce livre biographique est un voyage passionnant dans l’atmosphère des années 50 et dans les coulisses d’un travail de création où le créateur tente de concilier plusieurs vies.
« Jusqu'à présent, il avait su maintenir ensemble ces deux parts de lui-même, en se disant que la diplomatie l'aidait à structurer son œuvre en cours de formation et en constituait aussi le sel. Mais la Carrière corsète l'écrivain, qui est loin de Paris, où paraissent ses romans. Et du Quai, qu'attend-il du reste ? Alors désormais, en ce 31 décembre 1957, la littérature est plus que jamais le refuge dont il attend sa renaissance. »

Brigitte Aubonnet 
(03/06/21)    



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Lectures



Kerwin  SPIRE, Monsieur Romain Gary
Gallimard

(Avril 2021)
336 pages - 20 €

Kerwin  SPIRE, Monsieur Romain Gary (Folio)
Folio

(Novembre 2022)
384 pages - 8,40 €





Kerwin Spire,
né à Marseille en 1986, ancien élève de l’ENA, est l'auteur d'une thèse sur la Pensée politique de Romain Gary observant la relation complexe entre littérature et diplomatie.





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(1914-1980)