Un soir d’hiver, à la nuit tombée, un père et sa fillette s’enfoncent sans mot dire au cœur de la forêt sombre, froide et enneigée.
Ensemble, ils espèrent apercevoir un Grand-Duc. L’oiseau, rare, majestueux, ne se laisse pas approcher si facilement. Parfois, d’ailleurs, il ne se montre pas. C’est ainsi.
Pour espérer le rencontrer, il faut être brave et se faire discret, le plus discret possible.
On ne parle pas, on ne court pas, on reste attentif, on écoute, on observe le plus silencieusement du monde.

Nous avons continué à marcher.
Je sentais le froid.
comme une main glacée
le long de mon dos.
Mon nez et le dessus de mes joues
étaient chauds et froids à la fois.

Et lorsqu’on a le privilège de croiser le Grand-Duc, le temps, l’espace d’un instant, reste suspendu au vol du superbe rapace.

L’histoire, calme et douce, évoque l’amitié profonde entre un père et sa fille. Elle nous parle également du lien fort et fragile qui lie l’homme à la nature.

Les illustrations sont impressionnantes, sublimes.
Aquarelles, délicates et envoutantes, elles immergent le lecteur au cœur d’une nature majestueuse et parfois dure, qui se mérite.
Certaines quêtes imposent sagesse, patience, humilité et ténacité mais la simple perspective de l’aventure vécue ensemble et de la rencontre tant espérée valent largement tout cela.

Voici un magnifique album, poétique et puissant, qui rend un bel hommage à la nature ainsi qu’à la force du partage et des rencontres.

Cécile De Ram 
(12/02/21)