Suzy a des journées bien remplies.
Dès qu’elle revient de l’école, après le goûter, les activités s’enchainent : de la poterie, du dessin, de la calligraphie, des petits quiz éducatifs préparés par sa maman…

Et avant le repas, maman cale toujours une petite séance de sport. « Enfile tes baskets, Suzy. Aujourd’hui, parcours santé. Tu m’en diras des nouvelles ! »

Le mercredi, c’est le papa de Suzy qui se rend disponible pour elle. Afin de ne pas perdre l’ombre d’un instant de cette journée qui les attend, il la réveille de bonne heure. Un emploi du temps chargé d’activités culturelles et sportives est programmé.
Alors, quand la fillette rentre un soir de l’école avec pour projet d’aller jouer chez une amie le mercredi suivant, ses parents font la sourde oreille. Ils ne tiennent pas à ce que leur fille loupe une seule de ses nombreuses occupations. Elle doit comprendre qu’ils se donnent du mal pour elle et qu’elle doit être consciente de la chance qu’elle a.

Suzy, entre culpabilité et désir de plus d’autonomie, ne sait que faire. Ses parents lui proposent trop d’activités et il ne lui reste pas de temps pour penser sa vie, prévoir des choses elle-même ou tout simplement ne rien faire, laisser son esprit rêver.

L’histoire, claire, évoque avec tact et justesse la question du surinvestissement parental. Le texte et les illustrations, tendres et amusantes, mettent en scène une famille dont les parents, désireux de faire au mieux pour leur enfant, ne la laissent pas souffler une seconde et la sollicitent en permanence. L’enfant, tout en ne voulant pas décevoir ses parents, souffre de ce trop-plein d’activités.

Pour aider le jeune lecteur à comprendre la situation, le livre propose ensuite un échange entre l’enfant et un psychologue. Cette rubrique permet d’apporter des éléments de réponse, d’expliciter le sujet, et montre l’importance du dialogue, de la parole.
Le livre constitue un support de discussion intéressant entre parents et enfants.

Un livre bien fait, sensible, intelligent.

Cécile De Ram 
(07/11/22)