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Dans ce roman, Olivier Liron rend hommage à sa mère, née en Espagne et exilée en France toute jeune, dont la famille, comme beaucoup d’Espagnols, cherchait à échapper à la misère. La première partie de ce roman se lit comme on feuillette un album photo – photos d’ailleurs reproduites dans le livre – avec cette distance propre à l’historien qui n’était pas le témoin de cette période. Ce ton très neutre ne cache rien néanmoins, du poids de la religion contre laquelle Nieves se révoltera très tôt, de la misère dans laquelle a vécu la famille en Espagne mais une misère heureuse, joyeuse et fraternelle. Jusqu’à ce que la guerre et la répression franquiste détruisent les familles, sèment le malheur. L’école franquiste n’est qu’endoctrinement, les femmes doivent devenir de bonnes épouses et rester à leur place. « Nieves n’a pas envie de ressembler à ces femmes soumises qu’on lui donne en modèle. Dans ce contexte pesant, elle éprouve un désir de liberté, et comprend que cette liberté passe par le savoir et les livres. Formule de son bonheur : la volupté d’apprendre, du soleil, et le chant des oiseaux. » Son plaisir, aller à la bibliothèque et dévorer les livres. Elle a une passion pour les sciences. La deuxième partie du roman est très différente : le narrateur est l’enfant et il voit sa mère avec ses yeux d’enfant. Ils partagent les joies des premières lectures, des découvertes en forêt. Il y a une belle complicité entre l’enfant et sa mère. Ce roman rend hommage à la combativité et à l’intelligence de Nieves. Il a aussi le mérite de dire ce que furent les conditions de vie que la France réservait aux travailleurs migrants. Nadine Dutier (10/06/22) |
Sommaire Lectures Gallimard (Février 2022) 240 pages - 19 € Version numérique 13,99 € Olivier Liron Le livre de Neige est son troisième roman. Bio-bibliographie sur Wikipédia |
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