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Voilà un roman superbement écrit pour évoquer la perte d’identité sous toutes ses formes. En effet, nous suivons le parcours de Malena Rearte, jeune femme argentine, qui a été terriblement frappée par la dictature dans son pays. « Le rêve a opéré une fissure dans l'étanchéité du quotidien où tu t'imaginais, poisson furtif, pouvoir évoluer en vase clos, comme s'il n'existait plus aucun lien entre ta vie d'ici et l'autre ; comme si, même, tu n'avais jamais vécu ce que tu as vécu ; comme si le simple fait de poser le pied sur le continent européen avait fait de toi une femme neuve ; comme s'il était possible de tourner la page, comme si chaque fois qu'un lecteur tournait une page il se trouvait face à un début d'histoire, comme si chaque histoire ne comportait qu'une seule page, brève et inconséquente... » Alternent avec les démarches de Malena en Europe, les marches des mères de la Place de Mai qui ne veulent pas que leurs enfants disparus soient oubliés, les exactions des tortionnaires argentins, leurs différentes méthodes pour terroriser le peuple argentin, les vols de bébés, l’arrivée d’anciens nazis sur le sol argentin… Passionnée de peinture, Malena donne toujours beaucoup d’importance à cet art qui parfois la renvoie à son vécu. Paul, avec qui elle étudie la peinture aux Beaux-arts, l’aidera beaucoup dans ses démarches à Paris pour obtenir ses papiers dans le dédale administratif. Le roman débute sur Malena hospitalisée. Cette organisation fragmentée ainsi que l’écriture par petites touches impressionnistes dessinent un tableau au fil des pages qui révèlera sa vérité à la fin du roman quand nous aurons la totalité de cette peinture terrible d’une époque monstrueuse vécue par l’Argentine. Brigitte Aubonnet (24/10/22) |
Sommaire Lectures Elyzad (Septembre 2022) 320 pages - 21,50 € Anne-Christine Tinel Bio-bibliographie sur son site Retrouver sur notre site un autre roman d’Anne-Christine Tinel : Tunis, par hasard |
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