Dans ce royaume-là, chacun porte une pierre sur son dos. Personne ne sait pourquoi mais c’est ainsi depuis la nuit des temps. On apprend d’ailleurs à l’école, depuis sa plus tendre enfance, à porter correctement sa pierre. Les trois frères Pi, Po et Pierrot ne font pas exception à la règle.
Les grosses pierres mettent en valeur leur propriétaire. Peu importe la fatigue qui en résulte, il est important de porter et de bien porter sa pierre, aucun habitant ne s’y soustrait. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce que la princesse du royaume tombe soudainement malade.
Les médecins sont formels, une seule herbe magique peut la sauver.

L’ennui, c’est que cette herbe Lingzhi ne pousse que dans une seule vallée du royaume, de l’autre côté d’une rivière large et profonde. Or, la traversée de la rivière est une aventure redoutable à laquelle personne ne songerait… à cause des pierres sur le dos.

Mais les trois frères sont courageux. Ils décident de partir chercher l’herbe magique et veulent tenter de traverser la rivière à l’aide de la petite embarcation qu’ils ont construite.
Pi monte donc à bord avec sa pierre sur le dos. Il est rapidement emporté par son poids et coule à pic.
C’est au tour de Po. Il décide de retirer sa pierre pour le voyage. Mais il est si léger qu’il s’envole malgré lui dans les airs.
Quel subterfuge Pierrot va-t-il pouvoir inventer pour réussir la traversée, sans désobéir et sans prendre de risques ?

Le texte, poétique, accompagne de très jolies illustrations, pleines de finesse, de légèreté, de délicatesse et de poésie elles aussi. Les couleurs sont magiques, le lecteur est happé par cet univers onirique empreint de sagesse et apaisant.
Ce conte philosophique évoque l’apprentissage de la vie, l’importance de tirer des leçons de son expérience, l’utilité de s’adapter, réfléchir à une situation afin de contourner une difficulté et pouvoir ainsi progresser.

Un bel album à mettre sans hésiter dans son sac à dos pour l’ouvrir à l’envi.

Cécile De Ram 
(19/09/22)