La première double page offre au lecteur un ciel de nuit étoilée prometteur d’une belle journée.
Le jour se lève au bord d’un étang. C’est l’hiver, les arbres blanchis par le givre captent les premiers grains de lumière. Un cheval est là, immobile. Il semble paître tranquillement.
Il relève la tête et dirige son œil vers une source sonore, on vient de prononcer son nom.
Le cheval se met alors en marche.

parmi les bouleaux j’emprunte la sente des bêtes
                           j’accompagne la lenteur des nuages

                    bien que le chemin soit tracé maintenant
il longe des prairies d’herbe peignées
                            tranche la forêt de part en part
                                       en champ de fûts pour bois de cheminée

Le jour continue de se lever et l’on suit, dans un paysage changeant, ce beau cheval et un enfant qui se rapproche progressivement de lui pour aller à sa rencontre.
Ensemble, ils poursuivent leur chemin, remontant le fleuve jusqu’à la mer où ils vivent une merveilleuse expérience.

Le livre est ainsi construit : une double page illustrée, suivie d’une double page blanche sur laquelle figure du texte. Le texte, écrit dans un orange léger et à la première personne, exprime la pensée du cheval. Il n’est pour ainsi dire pas ponctué.
Original et très poétique, il raconte la grande complicité entre un cheval et un enfant. Comme un souffle léger venu des naseaux de l’élégant équidé, il vient se loger au creux des oreilles du lecteur.

Les illustrations sont magnifiques. Chaque double page illustrée offre une ambiance qui lui est propre. Les couleurs sont sublimes. Tons froids et chauds se côtoient et se fondent pour le plus grand plaisir des yeux.

Voici un très, très bel album, singulier, pour une promenade poétique dans une nature généreuse et onirique.

Cécile De Ram 
(07/10/23)