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Le Maître des horloges et des aérostats Livre aussi instructif qu’agréable à lire, la biographie d’Eugène Farcot (1830-1896) par Lydie Delanoue, qui fait œuvre d’historienne, permet d’apprécier les différentes facettes et étapes de la vie de ce génial inventeur avec, en toile de fond, les tumultes de l’Histoire (révolution de 1848, guerre de 1870…). Après la préface du Maire de Sainville (village beauceron à 35 kms de Chartres), où naquit Eugène Farcot, le premier chapitre est dédié au musée Farcot de Sainville, flanqué d’une tour d’horloge, et dont l’histoire n’est pas banale ! Ensemble hétéroclite de mille « curiosités » (portraits, montres et pendules, livres, souvenirs de voyage, maquette d’un dirigeable, etc.), il demeure, en effet, tel que les époux Farcot l’avaient voulu, Eugène spécifiant dans son testament qu’un espace devrait être aménagé au rez-de-chaussée afin d’y installer un « pharmacien, médecin ou officier de santé » ; bref, il voulait une maison de santé dans son musée et celle-ci exista jusqu’en 2013 avant l’inauguration d’un nouveau musée en 2016… Cette volonté en dit long sur le côté philanthropique d’Eugène Farcot. Après la visite du musée, on suivra avec bonheur le parcours de ce passionné des sciences techniques sans hésiter à le comparer à une irrésistible ascension tant il se trouve dominé par la « navigation aérienne » au moyen d’engins plus légers que l’air (aérostats), dont l’histoire a commencé à la fin du XVIIIe siècle avec les frères Montgolfier ; ce fut « le but constant de mon existence », écrit-il. Ces lettres retranscrites, comme les nombreux documents présentés, reflètent la position de l’auteure de cette biographie qui ne cherche jamais à se mettre en avant mais, au contraire, s’ « efface » respectueusement devant le sujet de son étude et ainsi, permet de le cerner au plus près avec beaucoup de rigueur. L’histoire du destin exceptionnel d’un homme de génie que la passion habita – en fait « toutes les passions », devrais-je écrire, car, qu’il exerçât son métier d’horloger, s’élevât dans les airs, voyageât…, il s’investissait totalement en ce qu’il faisait –, force l’admiration et aide à mieux connaître un siècle qui, pour être troublé, n’en fut pas moins fertile en progrès de toutes sortes. Au terme de notre lecture, il convient de souligner le très beau travail de l’éditeur, Michel Aradan des Éditions du Colombier : ce livre aux multiples illustrations et photos de très bonne qualité, fabriqué dans un beau papier et jouissant d’une mise en pages agréable à l’œil, est un bel objet qu’on aimera compulser avant d’y trouver une incitation à visiter le musée Farcot de Sainville où j’espère bien aller, un de ces jours… Dominique Godfard |
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