Qu’il est bon de rire en lisant ! De rire intelligemment qui plus est. Très exactement : de rire grâce à un livre intelligent. Car en plus d’être drôle, Que ferais-je à ma place ? apporte des centaines de réponses pertinentes à des questions que l’on peut se poser. Bien sûr, Charly Delwart a les siennes propres, mais il les aborde d’une façon telle que nous les lecteurs, nous nous les atribuons, nous demandant : « Mais oui ! Que ferais-je si… ? »
C’est en somme un livre interactif que l’auteur a créé. Lui, pour le définir, parle de quiz existentiel. Concrètement, chaque page du livre ou presque pose une question et apporte quatre réponses. Alors, on joue. Soit on apporte de nouvelles réponses à celles de l’auteur. Soit on médite sur les siennes. Soit on s’amuse simplement, se régalant de l’humour des réponses, de leur sagacité ou de leur fantaisie souvent délicieusement absurde.
Régulièrement, des réponses sont dépliées. On voit alors tout le talent de Charly Delwart qui, en quatre pages maximum, en s’appuyant chaque fois sur une anecdote personnelle, parvient à construire un captivant récit. Chaque réponse lui donne en effet accès à une réflexion sur ses mécanismes de pensée, que ses récits autobiographiques nourrissent en nous projetant dans l’intime de nos vies et de nos propres pensées.
Car oui, nous aussi, que pensons-nous ? Quelles sont les questions qui nous viennent spontanément, bêtement ou naïvement ? Quelles sont celles que nous repoussons ou qui, au contraire, nous obsèdent ? Quelles sont-elles et que dirions-nous si nous devions y répondre ou écrire sur elles ?
Ainsi, on s’interroge, on rêve, on fantasme, on extrapole. Puisque nous sommes des êtres de pensées, le livre nous parle. Mieux : il nous répond.
Au-delà de questions existentielles comme « Je décide de faire des enfants. Pourquoi ? », ou de questions faussement triviales comme « Je réponds à un SMS par un émoji. Je me demande si bientôt je ne communiquerai que par émojis. », des questions passionnantes sur l’écriture et le travail de l’écrivain sont également posées. Par exemple : « Je ne cesse ces derniers temps d’écrire. De quoi ce travail me sauve-t-il ? » Ou « Je reçois à l’avance un descriptif complet de mon métier tel qu’il est aujourd’hui. », assertion qui permet à Charly Delwart de s’interroger sur sa profession d’auteur et d’inventer une offre d’emploi pour un écrivain postulant.
Autant de points qui méritent grandement qu’on lise Que ferais-je à ma place ? Un livre futé et affûté. Une petite mine d’or à ne surtout pas manquer.