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Le narrateur du « plus vieux métier du monde » est un adolescent du genre taiseux. La première fois qu’il entre dans la chambre froide avec toutes ces carcasses pendues, c’est le choc. « Première fois que je vois un cadavre. J’ai l’impression d’en être un bientôt aussi. » Il doit porter les carcasses du camion à la chambre froide. Il doit enlacer un cochon « avec ses petites pattes droites et sa grosse tête renversée pour le suspendre au croc du chariot. […] tout ce que m’inspire ce cochon mort c’est du dégoût. Du vrai. De l’intense. Du genre envie de gerber, de se frictionner au gel hydroalcoolique des pieds à la tête… » Le narrateur définit ses difficultés avec lucidité. « Avant j’avais des copains. Avant je riais. J’ai assez d’expérience pour percevoir que certains trucs changeront pas. […] À dix-sept ans, je me sens déjà vieux. » On comprend que personne n’a jamais aidé ce garçon, ni sa famille, ni l’école. Le lecteur adolescent qui lira cette histoire se reconnaîtra peut-être mais il apprendra aussi à rire de lui-même et des situations qui semblaient tragiques mais qui sont traitées avec humour. L’histoire se termine sur un espoir, celui de trouver un lieu où il est écouté, compris et valorisé. Nadine Dutier |
sommaire Jeunesse Actes Sud Jeunesse Collection d'une seule voix (Avril 2023) 80 pages - 10,50 € À partir de 14 ans |
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