Cet été, ses parents ont décidé de l’envoyer chez sa grand-mère Marguerite en Bretagne où elle retrouvera ses deux cousins. Mais ils ont pris soin d’embaucher une dame qui accompagnera Lola dans le train et restera avec elle pendant toutes les vacances pour aider Marguerite à surveiller les enfants.

Lola n’est pas ravie de cette idée même si elle comprend les inquiétudes de ses parents. La fillette tient son journal, ce qui permet au lecteur de connaître tous ses petits secrets, et le portrait qu’elle trace de son accompagnatrice n’est pas flatteur.
« Arrivés à la gare, c'est maman qui a repéré en premier Denise. Elle a couru vers elle et m'a présentée. Honnêtement, j'ai eu un choc ! Ses yeux sont énormes, on dirait deux montgolfières prêtes à s'envoler. Sa bouche, plantée à l'envers, semble retenue au sol par des fils invisibles et le pire, c'est que ce visage affreux est accroché à un cou aussi long que celui d'une girafe. En plus, elle est vieille. Moins que mamie, mais vieille quand même. Bref, Denise, elle fait peur ! »
Et la peur, c’est la méthode éducative de Denise qui entend faire régner l’ordre grâce à son inflexible autorité. Mais elle ne connaît pas encore Lola…

Au cœur du roman, il y a la situation de Marguerite à laquelle plusieurs personnes s’intéressent d’un peu trop près. Depuis la mort de son mari, elle n’est plus tout à fait la même, Elle était très fusionnelle avec papi Lucien et maintenant elle semble se refermer sur elle-même. C’est normal qu’elle soit triste mais c’est plus que cela. Elle se coupe du monde, n’ouvre plus son courrier, ne sort de chez elle que pour faire les courses…
Les voisines, plus curieuses qu’attentionnées, échafaudent des théories fumeuses. « C'est drôle, depuis la mort de son mari, Marguerite a l'air toute bizarre. À mon avis, il n'y a pas que le chagrin... Elle nous cache quelque chose. » « Elle a peut-être des problèmes d'argent. Depuis quelques années, les meubles que faisait son mari se vendaient de moins en moins bien. Alors, depuis qu'il dort au cimetière, elle doit avoir du mal à payer les factures. » « Elle a peut-être quelque chose sur la conscience... On croit connaître les gens, mais souvent on se trompe ! D'ici qu'elle soit mêlée à la mort de son mari. C'est quand même bizarre de mourir dans son sommeil. Je trouve que ce n'est pas une mort très franche... »

Il y a aussi un agent immobilier au nom prédestiné, Stéphane Rapace, qui a aidé un promoteur à obtenir les autorisations nécessaires à la construction d’un gigantesque parc de jeux avec un camping de prestige et la maison de Marguerite se trouve juste à côté du futur parc. « Cette vieille bâtisse l'intéresse absolument avec son jardin, elle devient un emplacement stratégique. Il l'achètera pas cher et la revendra bien plus après la construction du parc de jeux. Elle pourrait devenir un superbe hôtel de luxe. » Il vient régulièrement la voir pour essayer de lui faire signer des papiers qu’elle refuse de lire.

Autre personnage inquiétant, il y a cet homme étrange qui suit les faits et gestes de tout le monde sans qu’on sache qui il est, ni ce qu’il veut… Il se cache, écoute les conversations, épie les uns et les autres…

Évidemment, la fin du roman apportera la lumière sur toutes les zones d’ombre. On saura qui est le mystérieux personnage et Lola va découvrir le secret de Marguerite, la raison de ses grosses difficultés de lecture depuis la mort de papi Lucien.
Quant à Denise, Lola et ses cousins vont lui en faire voir de toutes les couleurs pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Voilà un roman drôle et émouvant, qui amuse autant qu’il fait réfléchir, de quoi passer un agréable moment de lecture en Bretagne ou ailleurs.