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Achille a 17 ans. Il a une bande de copains sympa au lycée, mais sa vie a chaviré quand sa mère est morte, il y a six mois. Il est tout le temps angoissé, la même angoisse qu’il connaissait quand ses parents sortaient quand il était petit. Son père ne surmonte pas du tout cette mort brutale. Il noie son chagrin dans des achats compulsifs ou des nettoyages irrationnels et tous les deux n’arrivent plus à communiquer. « Ils s’étouffent, les non-dits les étouffent. Ils ont appris à survivre comme ça : saturés de vide. » Alors ils communiquent par post-it collés un peu partout dans la maison. La tristesse que ressent Achille lui serre fort le corps. Quand il est avec ses copains, les nœuds dans son estomac se déroulent. Mais parfois l’étau se resserre, la sueur perle le long de son dos. Dans ces cas-là, il a son rituel pour se calmer : il compte ses doigts pour respirer. Dans ce roman la musique joue un grand rôle et, pour le plaisir des lecteurs, les paroles en anglais sont traduites en français, comme un jeu entre Achille et son copain Hugo. Ces paroles ne sont jamais anodines. Elles expriment souvent ce que les personnages n’osent pas formuler. Juliette Moraud aborde avec délicatesse, érotisme mais jamais pornographie, cette histoire d’amour qui vient combler le vide de la perte immense de la mère. Elle vient aussi compenser la souffrance de voir son père sombrer dans un genre de folie. Les scènes où père et fils n’arrivent pas à communiquer alternent avec les scènes de fêtes, de musique trop forte, de bière qui coule à flots. Un roman à la fois audacieux et plein de tendresse et de compréhension pour les grands adolescents mal dans leur peau. Nadine Dutier |
sommaire Jeunesse Actes Sud Jeunesse (Juin 2023) 272 pages - 16,50 € Version numérique 11,99 € À partir de 14 ans |
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