Jacob est hospitalisé pour longtemps dans un service de cancérologie. Ses amis n’ont pas le droit de venir le voir et il ne sait pas quand il pourra sortir.
Son amie, Zia, lui écrit des lettres et lui donne des nouvelles de l’école, de ses camarades, de la fête de l’école que la classe commence à préparer.
Jacob lui répond et explique autant qu’il le peut son quotidien dans la chambre d’hôpital, sa maladie, les médicaments, les autres enfants malades.
Au début, Jacob est content de pouvoir jouer aux jeux vidéo et de lire des bandes dessinées à l’envi. Mais il finit par s’ennuyer et les traitements le fatiguent.
Heureusement que Zia est là. Cet échange épistolaire lui fait du bien, agrémente son quotidien, dédramatise la situation, lui fait penser à des choses plaisantes. Il lui permet également de s’exprimer et de sortir de son isolement.
Au fil des échanges, la question de la mort s’installe. Elle s’immisce dans la conversation de Jacob et Zia, évoquée sous la plume des deux enfants, avec tact et justesse.
Le point de vue adopté pour traiter la situation est intéressant. Il permet d’évoquer un sujet grave sans l’édulcorer mais en le tintant de cette faculté qu’ont les enfants à rebondir sur des choses plus légères, laissant leur candeur et leur vivacité naturelle s’imposer.
Chère Zia,
Je suis content que les gens de la classe n’aient pas ri de ma photo parce que je n’ai plus de cheveux. J’ai l’air bizarre, mais ils vont repousser, tu sais, et mes sourcils aussi.
Si je deviens un fantôme, je serai le plus gentil des fantômes et je viendrai habiter dans ta chambre. Tu pourras jouer à m’attraper autant de fois que tu voudras. C’est promis.
Les illustrations sont jolies. Douces et acidulées, elles sont pleines de vie et de poésie.
Voici un album pour évoquer la maladie et l’hospitalisation avec les plus jeunes de façon adaptée et intelligente.
Mais aussi un livre qui nous rappelle la force des mots, la force d’une lettre, la force de l’amitié, particulièrement dans les moments difficiles.
Un livre qui, malgré une thématique grave, reste résolument optimiste.
Cécile De Ram
(06/04/23)