Que faire lorsqu’à l’entrée de l’hiver on perd son logement ?
C’est ce qui arrive à cet ours qui, après une saison d’été emplie de chasse, de pêche, de baignades et de nuits passées à la belle étoile, se trouve sans refuge.
Comme chaque année, j’ai traversé le périphérique. J’ai eu un choc : ma tanière n’était plus là. À la place, il y avait un parking. J’ai pu récupérer quelques affaires.
Je n’avais nulle part où aller.
C’est avec un maigre bagage que l’ours se retrouve dehors.
Dans la journée, il s’abrite où il peut, un fauteuil dans une bibliothèque fait l’affaire. Mais chaque soir, il faut chercher un endroit pour dormir, un endroit pour ne pas avoir froid.
Un matin, après une mauvaise nuit, courte et inconfortable, l’ours est réveillé par l’odeur d’un café. Une main lui est tendue. Il va pouvoir se restaurer, mettre des vêtements propres et, même si sa vie reste très difficile, recouvrer une certaine dignité.
Puis, au fil des jours qui passent, des rencontres bienveillantes vont lui permettre de travailler, retisser du lien social, partager à nouveau de bons moments avec d’autres personnes.
La belle saison revenue, l’ours peut enfin reprendre le cours de sa vie, une vie à laquelle tout un chacun devrait pouvoir prétendre.
Les illustrations, aux couleurs vivent, sont pleines de chaleur, de douceur et d’empathie.
Le récit, écrit à la première personne du singulier s’adresse directement aux jeunes lecteurs, les interpellant avec beaucoup de tact et de justesse sur ce délicat et grave sujet qu’est la rudesse de la vie dans la rue, la situation des sans-abris.
Le texte convoque également la solidarité, l’importance d’une main tendue, les belles rencontres qui peuvent changer la trajectoire d’un parcours et permettent de se sentir un peu moins seul.
Voici un bel album, réussi et important.
Cécile De Ram
(30/05/23)