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Ce livre écrit en 1943 est un roman d’anticipation sur la fin de la guerre telle que l’imagine l’autrice américaine d’origine viennoise Vicki Baum. Dans cet hôtel qui sert de refuge à l’élite du troisième Reich – généraux, pilotes en permission, diplomates, hommes d’affaires, un écrivain, une comédienne – on ignore les restrictions, le champagne coule à flots. Mais ce sas n’est pas étanche. Plusieurs personnages introduisent les drames qui se jouent à l’extérieur ; la télégraphiste qui assène les nouvelles du jour comme une automate, le pilote en permission qui revit sans cesse le cauchemar de sa chute, et surtout Martin Richter, l’étudiant que la Gestapo recherche parce qu’il a osé braver les autorités. Introduit dans l’hôtel, il parvient à se faire passer pour un employé et se retrouve dans la chambre de l’actrice fétiche du Reich, Lisa Dorn. Martin raconte les horreurs qu’il a vécues sur le front russe, les blessures, la souffrance, la faim, le froid, les troupes abandonnées par l’armée allemande. Puis à son retour la protestation étudiante à laquelle il était mêlé et la sauvage répression qui fit quatorze morts parmi eux. Au début du roman, tous les personnages semblent être des nazis convaincus, sans états d’âme. Mais à mesure que les soldats s’enlisent sur le front russe, que les bombardements anglais arrosent les villes, plus personne ne croit à une issue victorieuse de la guerre. L’autrice pointe l’antagonisme que les nazis ont exacerbé entre les couches de la société allemande au point d’imaginer qu’une fois la défaite consommée, une guerre civile opposera les groupes devenus irréconciliables. Elle imagine le complot des généraux pour en finir avec Hitler, complot qui aura lieu en 1944, elle imagine les raids aériens sur les villes et sur les populations civiles (à l’époque les objectifs étaient purement militaires). L’adhésion au nazisme des personnages apparaît de plus en plus comme une adhésion de façade. Même les SS ont des comptes à l’étranger et mettent leur famille à l’abri en Suisse. Nous connaissons les motivations de l’autrice grâce aux articles qu’elle a publiés lors de la parution de l’ouvrage. En 1946, elle précisait : Ce roman a été adapté au cinéma dès 1944 pour « mettre dans l’ambiance les GI’s appelés en Europe » Nadine Dutier (14/09/21) |
sommaire Pour mémoire Métailié (Septembre 2021) 280 pages - 22 € Nouvelle traduction par Cécile Wajsbrot Vicki Baum (1888-1960) Plusieurs de ses romans ont eu un succès mondial et ont été adaptés au cinéma. Bio-bibliographie sur Wikipédia |
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