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Françoise RACHMUHL

Nouvelliste, romancière
et conteuse



Comment a commencé la publication pour vous ?
Mon premier livre pour adultes, Histoires lisses, Prix Stendhal de la nouvelle de la ville de Grenoble en 1985, est un livre publié à la suite d'un concours que j'ai gagné. J'avais déjà écrit pour la jeunesse. Je me suis dit : Voilà je suis arrivée, je vais être un auteur connu, j'aurai des articles dans les journaux. Je me faisais des illusions. La récompense du concours, c'était la publication par Glénat, éditeur grenoblois – spécialiste des bandes dessinées et des beaux livres sur la montagne. Mon livre de nouvelles ne les intéressait pas particulièrement, je n'ai donc pas eu le succès escompté. Mais j'étais tout de même contente. Ce n'était pas mon premier livre : les deux premiers, en 79 et 80, étaient des recueils de contes pour la jeunesse, Contes du Mississippi et du Saint-Laurent, publiés chez Hatier sous le nom de Françoise Mora, le nom de ma grand-mère paternelle. Je travaillais alors aux éditions Hatier pour les scolaires et dirigeais la collection des petits classiques "Œuvres et Thèmes" – ce qui m'a facilité les choses.

Vous avez donc travaillé dans l'édition scolaire ?
J'ai dirigé cette collection pendant une vingtaine d'années, avec des collègues. Ce sont deux profs de fac qui ont lancé cette collection, mon profil les intéressait : j'étais agrégée et je travaillais en collège. Si je travaillais en collège, ce n'était pas un choix de ma part, cela a dépendu de mes nominations. J'ai d'ailleurs aussi travaillé en lycée, à Nanterre. J'étais professeur de Lettres Modernes.
Quand je dirigeais cette collection, je ne faisais pas moi-même le travail, je devais vérifier si les propositions des professeurs correspondaient à l'esprit de la collection. Je devais aussi leur faire des suggestions quand ils étaient "en panne". Dans la collection, des œuvres intégrales ou des extraits étaient présentés, suivis d'extraits d'œuvres de tous les temps et de tous les pays illustrant un thème tiré de l'œuvre principale. J'en ai fait moi-même six ; trois n'ont pas eu beaucoup de succès dont un recueil de poésies pour les classes de 6e, sans appareil pédagogique - ou presque. Les professeurs l'achetaient pour eux et photocopiaient les textes - c'était l'usage à cette époque - et ne faisaient donc pas acheter le livre par les élèves. J'en ai fait un aussi sur Victor Hugo, avec un collègue, qui n'a eu, lui non plus, aucun succès. Par contre les trois autres sont toujours en vente : La Farce de Maître Pathelin, Les Fabliaux et Le Horla de Maupassant. J'ai cessé de diriger la collection en 2000.

Vous avez ensuite écrit de la fiction ?
Oui, j'ai écrit des romans. David malgré lui (2001) me tenait à cœur. J'ai envoyé le manuscrit à de grands éditeurs – lettres de refus –, à des éditeurs moyens – lettres de refus –, à de petits éditeurs… Finalement ce sont les éditions Bérénice qui ont accepté d'éditer le livre. Ces éditeurs sont devenus des amis et j'ai même participé à leur Comité de lecture. Le roman qui a été publié aux éditions de Janus, Passage de l'ombre (2010), est en quelque sorte une suite de David malgré lui. Mais je me suis arrangée pour que les deux livres puissent être lus tout à fait indépendamment l'un de l'autre ; cependant les personnes qui ont lu le premier voient le rapport existant entre les deux. Passage de l'ombre a bénéficié d'une chronique dans Encres Vagabondes.

Vous avez aussi écrit des nouvelles.
Suite pour Eurydice est un recueil de nouvelles paru aussi en 2010 aux éditions de l'Ours blanc. Les nouvelles écrites au fil des ans, sont souvent des récits poétiques, des textes inspirés par la mythologie, ou les contes – Barbe bleue ou les contes d'Andersen. J'ai toujours aimé les contes et la mythologie. Quand j'étais enfant, j'aimais consulter les dictionnaires de mon oncle et quand je cherchais un mot concernant un personnage mythologique, souvent le dictionnaire me renvoyait à un autre mot et je pouvais passer des heures ainsi dans les dictionnaires. J'ai travaillé sur les contes et la mythologie, Ovide, la Bible : j'ai eu une éducation religieuse, j'ai fait du latin dans mes études, pas du grec, tout ceci m'a aidée.
J'ai proposé l'adaptation des Métamorphoses d'Ovide à Flammarion. Je savais que les Métamorphoses étaient au programme, mais que les élèves avaient beaucoup de mal à lire les traductions littérales, ils ne comprenaient pas la moitié du texte, devaient sans cesse se référer aux notes. Je trouvais cela dommage, car il y avait tant de belles histoires. Le livre, le premier de ce genre, ensuite imité par d'autres éditeurs, a eu beaucoup de succès, les professeurs l'ont adopté, il est d'ailleurs prescrit par l'Éducation Nationale. J'ai ensuite fait un deuxième volume de Métamorphoses, mais il a beaucoup moins de succès, les profs préfèrent le premier.

Vous avez toujours été passionnée par les contes et les mythes ?
J'ai appris à lire dans Les Nouveaux Contes de Fées de la Comtesse de Ségur. Dès que j'ai su lire, j'ai toujours beaucoup lu. J'ai lu aussi des contes illustrés par Benjamin Rabier, des contes de Perrault, de Grimm. On m'en racontait aussi quand j'étais petite. Dès que je vais dans un pays étranger, j'essaie de me procurer des contes traditionnels, en français ou en anglais, éventuellement en espagnol. Pour mon premier livre, Les Contes du Mississipi, je me suis servie de récits trouvés sur le Vaudou, à La Nouvelle Orléans. Avant d'écrire mes contes, je fais de nombreuses recherches, je m'entoure de documents, qui ne me servent pas tous mais qui m'aident à chauffer mon imagination et me permettent d'avoir un cadre authentique, en général un cadre du passé. Une personne qui faisait des recherches sur le folklore de la Louisiane m'a téléphoné après avoir lu mon livre. Elle m'a dit : "J'ai trouvé la source de tous les contes de votre livre, sauf du dernier." "C'est normal, lui ai-je répondu, celui-là, je l'ai inventé." Mais bien sûr, pour l'écrire, je m'étais entourée de nombreux documents.
J'ai travaillé près de différents éditeurs, d'abord Hatier, ensuite un petit éditeur canadien, puis chez Messidor, qui n'existe plus maintenant. Mon livre a été illustré par Frédéric Clément, qui est peintre et aujourd'hui fait ses livres lui-même, texte et images. Il paraît qu'entre plusieurs textes proposés par la maison d'édition pour qu'il les illustre, il a choisi le mien et j'en ai été très fière. Ainsi est né Oiseau-sur-l'épaule, conte mexicain, qui évoque la naissance du blue bonnet, le lupin bleu. C'est une légende bien connue au Texas, mais j'ai préféré raconter la version mexicaine. J'habitais Houston à l'époque. Je me souviens être allée de nombreuses fois au Musée archéologique et ethnographique de Mexico pour me documenter sur le Mexique ancien et plus particulièrement sur la civilisation aztèque et la ville de Ténochitlan, qui est devenue Mexico après la conquête espagnole. J'ai aussi vu les fresques de Diego Rivera. Mais aujourd'hui, je n'écrirais pas ce conte de la même façon : il est trop riche, trop érudit en quelque sorte, trop plein de détails qui alourdissent le récit.
J'avais recueilli une légende de Lorraine dans un guide touristique et écrit un récit que j'ai envoyé aux éditions Milan. N'ayant pas reçu de réponse, j'ai fini par téléphoner : "Cela nous intéresse, mais il nous faudrait une vingtaine de contes de ce genre, nous lançons une nouvelle collection des provinces de France." J'ai donc publié chez Milan d'abord des Contes de Lorraine, puis d'Alsace, ensuite d'Aunis-Saintonge. Après, ils m'ont demandé d'écrire des Contes de Vendée. Donc quatre bouquins qui ont eu un certain succès. Récemment l'éditeur a réédité sous une forme différente les Contes d'Alsace, mais ce livre s'est mal vendu, peut-être n'avait-on pas fait tout ce qu'il fallait pour qu'il soit apprécié. Bref, le livre, comme les précédents des provinces de France, n'a plus été réimprimé et a été, soit détruit, soit soldé. Avant cela, j'ai pu racheter une partie du stock et j'en ai offert un grand nombre. A présent je reprends mes droits, je pourrais les publier ailleurs. Mais il faut savoir que la plupart des livres ont une durée de vie limitée.
Je trouve dans des recueils ou parfois chez des conteurs les principaux éléments du conte, mais je le réécris, à ma façon et en pensant à des lecteurs d'une dizaine d'années. Je n'ai pas écrit de contes pour de très jeunes enfants. Cela viendra peut-être.
Dans le recueil Suite pour Eurydice, qui s'adresse à des adultes, même s'il s'agit encore d'une réécriture de contes ou de mythes, ce n'est pas du tout le même travail : je ne pars pas de textes d'auteurs connus ou inconnus, mais de personnages mythiques, et je montre que leur vie, leurs expériences, leurs sentiments offrent des résonnances avec le monde contemporain. Ce sont des textes écrits au fil des ans, sur une vingtaine d'années, réécrits parfois, car mon écriture a changé. Je n'ai proposé ce manuscrit qu'aux éditions de l'Ours blanc.
Le texte Sang raconte l'histoire de Médée. C'est une histoire qui m'a hantée pendant des années. J'ai lu de nombreuses pièces de théâtre. J'ai vu le film de Pasolini, avec la Callas, et pour cela j'ai dû faire l'effort d'aller dans une salle donnée, un jour donné. J'ai longuement contemplé le tableau de Delacroix, dont je me suis inspirée de très près. J'ai travaillé sur ce texte pendant des années. Et j'ai aussi pensé à un fait divers épouvantable, dont j'ai connu les protagonistes personnellement : une jeune femme, devenue folle, sans doute parce que son mari avait l'intention de la quitter, a tué ses deux enfants et s'est tuée ensuite, à coups de couteau.

Pourquoi ce lien avec les personnages mythiques ? Ce détour par le mythe ? Pourquoi ne pas partir directement du monde contemporain ?
J'ai écrit des nouvelles qui se passent dans le monde contemporain. Mais pas dans ce recueil. Pour moi, les mythes sont toujours d'actualité. Je suis aussi fascinée par les peintres, les musiciens, les écrivains aussi, qui s'inspirent de l'antiquité et de la mythologie. La peinture, en particulier, est pour moi une source d'inspiration. Toutes les dédicaces des nouvelles du recueil s'adressent à des peintres.
Ailes est un texte qui a un rapport avec l'Annonciation. Indépendamment de l'aspect religieux, c'est l'histoire d'une femme à laquelle on offre un destin plus grand qu'elle. Cela interroge, non ? Il y figure aussi un ange, et j'aime beaucoup les anges ! J'ai vu de nombreux tableaux représentant l'Annonciation, mais j'ai été surtout frappée par un tableau du Titien. Le Titien a représenté l'Ange comme un bloc, une colonne, impérieux, presque féroce, totalitaire, devant la Vierge courbée. C'est un tableau qu'il a peint à la fin de sa vie, avec une touche plus large, qui va à l'essentiel. J'ai vu ce tableau dans une exposition à Paris au Grand Palais et je suis allée le revoir dans une église de Venise, où je savais le retrouver.
Certains de ces textes ont été écrits quand j'étais jeune, étudiante même. Ainsi Eurydice, auquel j'ai pensé pendant de longues années. J'ai écrit quantité de textes sur ce thème. Je n'arrivais pas à venir à bout de ce texte, et cette fois, je me suis dit : je fonce.
Dans la dernière nouvelle, le seul personnage mythique est l'hamadryade. Les autres personnages appartiennent au monde réel. Il y a d'ailleurs un peu trop de personnages, mais cela n'a pas grande importance si l'on s'y perd un peu, l'essentiel c'est de se rendre compte qu'il y a beaucoup d'enfants. On passe d'une génération à l'autre, et il y a toujours beaucoup d'enfants. Le thème de l'enfance est récurrent.
Dans Passage de l'ombre, il y a aussi des références à la Divine Comédie : on sent qu'il y a toujours cette imprégnation qui apparaît sous des formes différentes.

Vous avez aussi écrit sur la guerre et la déportation ?
La famille est l'un des thèmes importants dans mes livres, et l'Histoire, avec les références à la déportation. Ce qui est vrai, surtout dans David malgré lui. Ce n'est pas moi qui ai trouvé le titre, mais je l'aime bien. J'aurais voulu appeler le livre "Lazare", car c'est l'histoire d'un homme qui revient chez lui, après avoir été déporté, qui ressuscite en quelque sorte, mais un autre livre avec ce titre a paru à ce moment-là, d'Alain Absire. L'expression "malgré lui" fait référence aussi aux "Malgré nous", ces jeunes enrôlés de force dans l'armée allemande, en Alsace et au nord de la Lorraine.
L'histoire se passe dans les Vosges, moi-même je suis lorraine et j'étais enfant pendant la guerre. La petite ville où se trouvent les personnages est fictive mais ressemble à beaucoup de villes vosgiennes que j'ai connues.
Personne dans ma famille n'a été directement concerné par la déportation. Mais mon père a été pris par les Allemands à la fin de la guerre et il n'est jamais revenu. On suppose, sans certitude absolue, qu'il a été fusillé avec un groupe de Résistants. Nous ne savions pas ce qu'il était devenu, nous "espérions" qu'il avait été déporté, aussi ma mère et ma grand-mère, à la Libération, sont allées dans les gares qui ramenaient les déportés pour montrer sa photo, dans l'espoir que quelqu'un le reconnaîtrait. Nous avons aussi reçu à la maison un déporté, juste après la fin de la guerre, et son regard absent m'avait frappée : j'avais alors 13 ans.
Par hasard, au cours d'une promenade dans les bois, mon père avait aperçu des canons allemands, qui y étaient cachés ; c'est pour cela que les Allemands sont venus l'arrêter. Ils sont venus une première fois, mais ne l'ont pas emmené. La nuit suivante, on lui a conseillé de fuir, mais il a refusé, de crainte de représailles envers nous et les autres personnes de la famille qui étaient avec nous. La vie était difficile en ces moments-là, il y avait des arrestations, des villages brûlaient. Dans l'une des nouvelles de Suite pour Eurydice, Celle qui regarde, j'ai raconté ce qui s'était passé dans le village où je vivais alors, c'est un texte tout à fait autobiographique. Ce village a brûlé entièrement, les Allemands nous ont chassés et nous sommes arrivés dans un autre village : dans celui-là, tous les hommes ont été déportés ; très peu sont revenus. Mon père n'était pas Résistant. En 40, nous étions à Castres, il aurait aimé passer la frontière espagnole pour rejoindre De Gaulle, mais ma mère était très malade, il n'a probablement pas voulu la quitter.
J'ai été très marquée par ces événements. Pendant des années, il m'était impossible de parler de mon père et même aujourd'hui, cela m'est toujours difficile. Mais j'ai eu le désir d'écrire un texte se rapportant à ce que j'ai vécu.
Cela n'a pas été facile. Le personnage de David malgré lui est très différent de mon père : David est un homme faible, assez médiocre. D'autre part, pour pouvoir évoquer la déportation, j'ai dû lire quantité de documents.
La transmission des souvenirs, ce qui passe d'une génération à l'autre, d'un père à une fille, est un sujet qui m'intéresse. Je l'ai traité en partie dans Passage de l'ombre et mon éditrice, Luce Jame, l'a particulièrement apprécié. La fille, Marie, a souffert dans sa jeunesse de la présence pesante, parfois malfaisante, de son père, revenu de déportation. Mais dans le roman on assiste à une sorte de réconciliation entre elle et lui. Pour traiter ce sujet, j'ai eu besoin que Dante me prenne par la main, en quelque sorte. Inutile de dire que j'ai lu et relu L'Enfer et Le Purgatoire afin de choisir les citations qu'il convenait d'intégrer dans le cours du récit. Du coup, Je n'ai pas encore lu Le Paradis. Je le ferai un jour !
J'ai encore un projet, un troisième roman, mais je ne sais s'il aboutira. Je prendrais appui sur mon séjour au Texas et mon personnage principal serait à nouveau un homme, comme dans David malgré lui. Je me souviens que, lorsque ce dernier livre est sorti, l'éditeur, Jean-Michel Platier, s'étonnait que j'aie si bien su me mettre à la place d'un homme.

Vous animez aussi des ateliers d'écriture.
C'est grâce à Jeanne Benameur que j'ai animé mes premiers ateliers d'écriture. Elle me connaissait bien car j'avais moi-même suivi pendant trois ans un atelier d'écriture animé par Emmanuel Bing, le fils d'Elisabeth Bing, puis par Jeanne Benameur et c'est sans doute grâce à ce dernier atelier que j'ai mené à bout l'écriture de mon premier roman. Jeanne pensait que j'avais le profil nécessaire pour animer des ateliers en milieu scolaire. Elle travaillait à la Maison du Geste et de l'Image et elle m'a mis, en quelque sorte, le pied à l'étrier. J'avais pris ma retraite en 89 et dès 90 je suis intervenue au Collège de Maule, dans une classe de 6ème. Ensuite j'ai continué au collège privé Notre-Dame des Champs, où enseignait une de mes amies. Ce que j'appréciais à la Maison du Geste et de l'Image, c'est que Jeanne organisait des rencontres entre les différents intervenants et cela permettait des échanges féconds.
C'est surtout grâce à la MEL, Maison des Écrivains et de la Littérature, qu'on me propose des ateliers. Mais le bouche à oreille joue aussi. Et comme je suis en général assez bien appréciée, j'anime un atelier souvent plusieurs années de suite comme par exemple à Mons-en-Barœul, dans la banlieue de Lille, une zone assez déshéritée, où je dois retourner pour la septième fois. A Ambérieu-en-Bugey, je suis allée trois fois, dans des classes où sont rassemblés des élèves dyslexiques. Il m'arrive de faire des interventions dans des établissements privés, pour présenter mon travail, parler de mes livres, mais quand il s'agit d'ateliers proprement dits, je vais seulement dans des établissements publics.
Ce n'est en général pas moi qui choisis le thème sur lequel nous devons travailler, mais l'enseignant et c'est lui qui prépare les élèves avant ma venue par des exercices et des lectures.
Comme j'ai le goût de l'expérience, j'ai aussi suivi des ateliers de conte oral, à Fresnes, sous la direction d'une conteuse, une femme de grand talent, Sylvie Delom. Je viens de faire un stage avec elle en Savoie, l'été dernier. Et je me lance : je me prépare à conter des Contes de Cuba à la MJC de Fresnes. L'un de mes gendres cubains, musicien, m'accompagnera à la guitare. Deux de mes filles ont épousé des Cubains et nous avons visité l'île pendant un mois, mon mari et moi, il y a quelques années. A la suite de ce séjour, Flammarion m'a proposé d'écrire des Contes de Cuba – ce que j'ai fait.

Vous avez aussi participé à un groupe d'écrivains, les Apaches associés.
Il a été créé par Chantal Portillo et d'autres écrivains. Outre quelques manifestations, nous avons surtout organisé dans Paris des promenades littéraires. Pour ma part j'en ai organisé trois, l'une autour de Simenon, Maigret à Montmartre, une autour de Victor Hugo, de Notre-Dame à la Place des Vosges, rappel de Notre-Dame de Paris, des Misérables et de quelques poèmes, la troisième m'a donné du mal mais a rencontré un certain succès : c'était le Paris de Patrick Modiano, de Saint-Germain-des-Prés dans le VIIIe arrondissement, en passant par le Louvre et les Tuileries. J'avais lu tellement de livres de Modiano, que je n'ai plus été capable d'en lire de nouveaux avant un bon bout de temps !
Mais l'association ne fonctionne quasiment plus. Cependant, autant que je sache, toutes ces activités n'ont pas d'incidence sur mon écriture.


Propos recueillis par Brigitte Aubonnet
Mise en ligne : octobre 2013




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