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et Marguerite d'après Mikhaïl BOULGAKOV
Nombreux sont ceux qui se sont frottés à ce roman foisonnant, tour à tour critique sociale, histoire d’amour et roman fantastique, qui multiplie les intrigues et les registres. Diriger un comédien afin qu’il interprète un chat qui parle n’est que la première difficulté que surmonte brillamment le jeune metteur en scène Igor Mendjisky. Il trouve mille astuces pour figurer les différents épisodes de la venue du diable sur terre et raconter la fabuleuse histoire d'amour que vivent Marguerite et le Maître. Il représente également le roman auquel s’est consacré ce dernier jusqu’à s’en rendre fou. Plus qu’un roman, ce récit, indépendant dans le corps du texte et du spectacle, est un véritable évangile. Il relate l’entrevue du Christ et du préfet de Judée Ponce Pilate, qui nous est ici rapportée en grec ancien et araméen surtitré. Saluons d’ailleurs les comédiens qui se glissent avec une aisance remarquable dans les différentes langues : le russe est également présent, notamment dans les chansons interprétées par Alexandre Soulié. Les tonalités très variées des langues, ajoutées à l’importante présence de la musique, à travers les chants donc mais également une bande son très éclectique – entre autres Lou Reed, Lhasa mais surtout la fameuse chanson qu’inspira ce même roman aux Rollings Stones : Sympathy for the devil – créent une ambiance particulière, hybride, qui colle parfaitement au roman de Boulgakov. En effet si Boulgakov convoque les grands mythes (particulièrement Faust) et l’Évangile, il se livre en même temps à une critique de la société de consommation que récupère largement, en l’adaptant à notre époque, Igor Mendjisky. En faisant particulièrement appel au public, il fait de nous les participants du fameux spectacle de magie noire dans lequel tout sens moral est condamné à disparaître. Nous sommes aussi conviés au bal qui réunit les plus grands criminels, puisque certains spectateurs montent sur scène pour danser, au rythme d’une musique latino, avec Hitler, Staline ou Khadafi. Exploitant la veine comique du texte et le talent de bateleur de Romain Cottard, merveilleux et charismatique Woland, Igor Mendjisky nous propose de le suivre pas à pas dans ce rêve éveillé, mélange de sacré et de burlesque, miroir de notre monde. Belle et passionnante aventure qui, après le Théâtre de la Tempête, va continuer à Avignon, au théâtre 11 Gilgamesh-Belleville, courez-y ! Amandine Farges Le spectacle a été joué au Théâtre de La Tempête du 10 mai au 10 juin 2018mais il part en tournée pour la saison 2018-2019 TOURNÉE 2018-2018 |
Sommaire Une loge pour le strapontin Adaptation et Avec : L'avant-scène théâtre 14 € Avignon Festival Off du 6 au 27 juillet Théâtre 11 Gilgamesh-Belleville 11, bd Raspail 84000 - Avignon |
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