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avec Emmanuelle Laborit
Après quelques chansons de facture plus classique sur le tourment amoureux, Emmanuelle Laborit semble reprendre la main pour nous parler de la vraie vie d’une femme en évoquant tour à tour l'avortement, la ménopause, le désir, les violences conjugales ou la masturbation. Entre rire et affirmation de soi c’est le manifeste d’une femme libre qui nous est donné à voir. Car la comédienne sourde l’a décidé, elle ne laissera personne parler à sa place, que ce soient les hommes ou la société. Et les chansons qu’elle interprète, puisqu’on peut véritablement parler ici d’interprétation, sont celles de femmes (ou d’hommes) au caractère aussi trempé que le sien. Brigitte Fontaine, à qui elle emprunte particulièrement les mots, lui offre sa distance au monde et à l’amour (beau moment que celui où le public utilise les signes qu’on vient de lui apprendre pour signer le refrain de L’Amour c’est du pipeau). La chanson Dévaste-moi, qui donne son titre au spectacle, est également un bon exemple de réussite de ce spectacle. Les mots deviennent ici des signes qui se transforment en une véritable langue chorégraphique : le chansigne. En interprétant les chansons en langue des signes Emmanuelle Laborit ne rend pas seulement accessible les textes aux sourds et malentendants, elle permet aussi d’appréhender les chansons de façon différente, plus poétique peut-être. C’est donc à une recherche autour du langage que nous assistons, qui aboutit à une véritable victoire du corps : celui par qui les émotions circulent, qui peut être souffrant mais aussi source de plaisir et qui sert à communiquer avec les autres. La musique, les signes et l’énergie de la comédienne s’unissent pour porter un message d’amour et d’humour. Servie par le fabuleux Delano Orchestra (guitare, batterie, trompette et violoncelle), qui traduit en musique tout ce que la femme au centre de la scène ressent, celle-ci utilise en outre la danse – le corps, toujours le corps – pour nous faire pénétrer dans son univers. Le spectacle est présenté comme un « appel ironique et onirique au désir, à la brutalité, à la délicatesse du plaisir » : c’est plus que réussi ! Amandine Farges Le spectacle a été joué à la Maison des Métallos du 3 au 8 juillet 2018mais il part en tournée pour la saison 2018-2019 TOURNÉE 2018-2019 |
Sommaire Une loge pour le strapontin Mise en scène Johanny Bert En collaboration avec Yan Raballand chorégraphe Comédienne chansigne Emmanuelle Laborit Musiciens The Delano Orchestra Guillaume Bongiraud Yann Clavaizolle (en alternance avec Josselin Hazard) Matthieu Lopez, Julien Quinet, Alexandre Rochon Interprètes LSF Corinne Gache Carlos Carreras Recherches dramaturgiques Alexandra Lazarescou Création vidéo Virginie Premer Création costumes Pétronille Salomé Stagiaire costumes Stella Croce Habilleuse Louise Watts Création lumières Félix Bataillou Régie Son Lucie Laricq / Simon Muller Photographies Jean-Louis Fernandez |
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