Petunia vit en Amérique, et en Amérique, comme le veut la Constitution, tout le monde est heureux. Et quand les gens sont heureux, en Amérique, ils chantent.

Alors, dans sa villa bourgeoise de Miami, à l'intérieur merveilleusement rose, Petunia chante. Elle chante son argent, son rêve américain, son mari chirurgien-dentiste et son psychanalyste à demeure. Tout cela dans des chansons en italien dignes de la plus hollywoodienne des comédies (saluons au passage les prestations des comédiens et chanteurs : Gaia Aprea, Flo, Mauro Gioia, Gianluca Musiu et Paolo Serra.)

Et pourtant Petunia s'ennuie. Pour chasser ses idées noires elle décide de se faire appeler Madame Pink et de prendre un caniche rose, Roxie, qui lui rappelle tant sa sœur morte.

Première perturbation dans cet univers bien propret de Broadway qui va, au fil du spectacle et de la place prise par Roxie, voler en éclats laissant apparaître les dessous, bien moins clean, de ce rêve si américain. Du psychanalyste qui ne répond plus quand le compte en banque de sa patiente se vide à l'amant qui préfère la chienne à sa propriétaire en passant par le gigolo bisexuel et criminel, il n'y a que le magnifique décor pour rester rose et clinquant ! Tout le reste de l'univers de Madame Pink se détraque, au fil de répliques où la fantaisie le dispute à la cruauté.

Commencée à Broadway cette « comédie canine avec chansons » se terminera plutôt en polar halluciné mâtiné de série Z, ces films d'horreur parodiques nés en Italie, comme la grande majorité de la troupe d'Alfredo Arias !