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Molière
Le bourgeois gentilhomme
Molière possédait l'art de se moquer des puissants tout en les faisant
rire aux éclats ; rire d'eux-mêmes. Il en use d'une manière
merveilleusement subtile dans son Bourgeois gentilhomme qui nous entraîne
dans les extravagances de Monsieur Jourdain, enfant qui n'a pas su grandir et
dont les lubies frôlent le clownesque. Sa naïveté exaspère
certains de ses maîtres : Pour moi je vous l'avoue, je me repais un peu
de gloire. Les applaudissements me touchent, et je tiens que, dans tous les beaux-arts,
c'est un supplice assez fâcheux que de se produire à des sots, que
d'essuyer sur des compositions la barbarie d'un stupide. Ainsi s'exprime le
maître de danse du Bourgeois gentilhomme en évoquant le dédain
qu'il éprouve à user de son art pour acquérir l'argent de
Monsieur Jourdain et non pour son bon goût. De nos jours sur certaines chaînes
de télévision on n'use même plus de son art pour acquérir
beaucoup d'argent et les Messieurs Jourdain se multiplient au fur et à
mesure qu'augmentent les audimats.
Marcel Maréchal et sa compagnie nous offrent un Bourgeois gentilhomme
haut en couleur et il faut tirer un chapeau bas à Bruno Fatalot qui a
su mêler costumes contemporains et habits extravagants pour vêtir
tout ce petit monde. Et lorsque Monsieur Jourdain (Marcel Maréchal) exhibe
son habit brodé de plumes de paon afin qu'on puisse le voir les rires
fusent dans la salle autant que ceux de la servante Nicole (Flore Grimaud).
On a l'image du type qui ne pense qu'à l'argent et méprise
ceux qui n'en ont pas, mais c'est une pièce très festive qui pose
aussi des questions, souligne Marcel Maréchal. J'ai essayé
de la monter de façon moderne avec une scénographie simple. Les
costumes sont modernes, sauf celui du bourgeois et la musique est contemporaine.
Festive est le mot qui convient, chaque tableau est un régal de
couleurs, de rythme et de musique. Il y a le plaisir du cirque dans ce spectacle
et nos enfants, pourtant vaccinés à de hautes doses d'images sur
écran plat, y trouveraient là leur compte.
Après une tournée en France, le Théâtre 14 reçoit
avec bonheur Marcel Maréchal et sa troupe pour cette pièce de
Molière. Je saluerai particulièrement Agnès Host (Madame
Jourdain) qui donne à son personnage les couleurs éclatantes d'une
superbe mégère excédée par les fantaisies de son
époux. N'oublions pas pour autant Michel Deniautte (Dorante) bien campé
dans son habit de gala, arborant des lunettes de soleil sorte de caricature
d'un grand couturier parisien , ainsi que Jacques Angéniol, Sinan
Bertrand, Antony Cochin, Philippe Escande qui, outre les maîtres de philosophie,
de danse, de musique, d'armes de Monsieur Jourdain, interprètent aussi
sur cette scène endiablée les Turcs, les cuisiniers et autres
brefs rôles de la pièce.
Tout y est : la mise en scène, l'interprétation, la musique, les
décors, les costumes
Un grand bonheur de théâtre !
David Nahmias
(22/01/12)
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Sommaire
Une loge
pour le strapontin
Théâtre 14
Jean-Marie Serreau
20 av. Marc Sangnier
75014 Paris
Location :
01 45 45 49 77
Mise en scène
Marcel Maréchal
Avec
Marcel Maréchal
Jacques Angéniol
Bertrand Sinan
Antony Cochin
Michel Demiautte
Philippe Escande
Flore Grimaud
Liana Fulga
Laetitia Godès
Agnès Host
Antou Prégnan-Martinez
Henry Valette
Musique
François Fayt
Décor
Thierry Good
Costumes
Bruno Fatalot
Chorégraphie
Patricia Delon
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