Le théâtre La Croisée des Chemins confère à sa nouvelle salle bellevilloise un prestigieux parrainage avec (entre autres) la pièce L’empereur des boulevards.

Une pièce ainsi nommée, portée en scène par la compagnie Les Joyeux de la Couronne, promet ambition et majesté...  Non seulement la promesse sera tenue, mais elle se fera prouesse !

Une démonstration, si besoin était, qu’un petit théâtre est un lieu idéal pour proposer du Grand Théâtre.

Nous assistons, mieux, nous participons en immersion au spectacle.

Et quel spectacle !

L’intimité dans laquelle se confondent comédiens et spectateurs reste de mise, pourtant l’espace semble décuplé.
Tout un univers surgit sous nos yeux : celui du roi du vaudeville, de l’empereur des boulevards, alias Georges Feydeau.

Le ton oscille entre comédie et tragédie, soulignant le grand écart entre la lumière de la réussite et l’ombre de son prix. Le succès et son corollaire, l’inspiration, entraînèrent le vaudevilliste dans une course à tous les excès. Boire rimait avec déboires, fêtes avec défaite. De la lumière jaillissait l’ombre.

Les huit comédiens, ainsi que la pianiste, déploient talent et énergie pour composer avec brio une galerie de 26 personnages, parmi lesquels de nombreuses gloires du siècle.

L’illusion se confond avec la véracité, à moins que ça ne soit le contraire... en tout cas, c’est bluffant !

Ils jouent, changent de personnages et de registres comme de chemise, pardon de costumes !  Ils chantent, dansent (mention tout à fait spéciale pour les deux demoiselles et leur souplesse...)

Cette éclatante performance repose sur le texte, bijou d’intelligence et de subtilité, et l’ingénieuse mise en scène d’Olivier Schmidt.
Joaillerie et brillance... Les Joyeux de la Couronne... Un spectacle vraiment, mais vraiment extraordinaire... À ne manquer sous aucun prétexte !