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Le Démon de Debarmaalo

de
Goran Stefanovski


Dans Le Démon de Debarmaalo, Koce emprisonné en Macédoine pour un délit qu'il n'a pas commis et par un régime autoritaire qui n'a plus de scrupule, est libéré treize ans plus tard (trop tard !). Devant les portes du pénitencier il lance une pièce, si celle-ci retombe sur pile il suivra son chemin pour une nouvelle vie, si elle tombe sur face il reviendra dans sa ville natale, Debarmaalo, pour se venger. Ce sera pile ! Mais la justice et le besoin de vengeance sont plus forts que le hasard… donc Koce reviendra à Debarmaalo.
Il s'y installera comme simple barbier. Sa seule arme de Robin des Bois contemporain : son outil de travail… un rasoir !
Au Théâtre de l'Opprimé, cette pièce nous est racontée comme une fable moderne avec cynisme et humour. Le héros assassine le mal pour le donner à manger aux pauvres. (Nous aimerions l'inviter à rencontrer nos spéculateurs européens, histoire de nourrir ces peuples qui creusent leurs dettes). Le cannibalisme devient ici un bien fait.

Les acteurs sont complets dans leur rôle : Fabrice Clément (Koce), Christophe Sogognault (le juge Tasev) et Franck Lacroix qui réussit l'exploit d'interpréter les personnages du patron, de Schengen (un obscur promoteur) et du président avec un brio époustouflant de talent et d'humour, dressent ce tableau avec un plaisir de jeu qu'ils réussissent à nous communiquer.

Le décor, de simples barres d'échafaudages, est dressé pour chaque plan avec simplicité mais efficacité. Le drame nous est offert devant cette nudité à peine voilée ou plutôt totalement habillée par la mise en scène de Dominique Dolmieu.

Le Démon de Debarmaalo de Goran Stefanovski (auteur dramatique et écrivain né en 1952 en Macédoine), créée en 2006 au Théâtre de Skopje en Macédoine est inspiré par un fait divers réel qui se déroula à Paris en l'an 1387 ; fait divers immortalisé au cinéma par Tim Burton dans Sweeney Todd. Goran Stefanovsky se l'approprie pour tenter de conjurer les démons qui ont hanté l'Europe de l'Est depuis les années 80. La question est de savoir si pour préserver nos libertés nous devront utiliser les armes des barbares et détruire nos convictions morales.

Le Démon de Debarmaalo, une production du Théâtre national de Syldavie (Maison d'Europe et d'Orient) se joue au Théâtre de l'Opprimé jusqu'au 25 mars 2012, ne manquez pas ce spectacle.

David Nahmias 
(11/03/12)    



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Une loge
pour le strapontin










Théâtre de l'Opprimé

78/80 rue du Charolais
75012 Paris


Texte
Goran Stefanovski

Traduction du macédonien
Maria Béjanovska

Mise en scène
Dominique Dolmieu

Avec
Renaud Baillet
Fabrice Clément
Michel Fouquet
Nouche Jouglet-Marcus
Franck Lacroix
Aurélie Morel
Barnabé Perrotey
Nathalie Pivain
Christophe Sigognault

Assistante
Céline Barcq

Scénographie
Arben Selimi

Lumières
Tanguy Gauchet

Costumes
Anne Deschaintres