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Le spectacle commence dans le noir avec seulement la voix d’une narratrice qui croise à plusieurs reprises la Pleurante, cette géante insaisissable, au corps gonflé de larmes, qui erre dans les rues de Prague. Elle a du mal à marcher, son pas est silencieux et son corps chuchotant. La pénombre est omniprésente, comme le brouillard sur Prague. La lumière joue un rôle essentiel avec la musique pour créer une ambiance mystérieuse, hors du temps, et rythmer la claudication de cette géante qui n’a pas de visage propre. Elle incarne les douleurs de tous et dans le feulement du vent l’on perçoit le souffle de tous les disparus, connus ou anonymes, et le souvenir de Bruno Schulz L’histoire de la ville avec la période de la guerre et de ses atrocités, la mémoire du passé et les murmures des mots qui suintent des murs se révèlent grâce à cette femme errante qui retrouve dans les quartiers de la ville les souvenirs de ces êtres disparus qui se réfugient dans les plis de sa robe. Son corps en mouvement s’identifie à un cygne dans une très belle danse qui peut symboliser un envol vers l’avenir. Le texte poétique de Sylvie Germain est parfaitement déployé par Claire Ruppli qui traduit merveilleusement l’émotion de cette ville et de son passé. La musique, les lumières, l’énergie et le rythme des déplacements nous permettent d’accompagner cette femme évanescente dans sa quête de sérénité. Brigitte Aubonnet |
Sommaire Une loge pour le strapontin Théâtre des Vents Avignon 2023 du 7 au 29 juillet Adaptation et jeu Voix Gallimard / Folio 132 pages - 5,50 € |
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