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Anna Politkovskaïa
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Femme non rééducable
Mémorandum théâtral sur
Anna Politkovskaïa
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Anna Politkovskaïa était une journaliste russe, militante des droits de l’homme, assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou car elle critiquait les dérives du pouvoir russe notamment en Tchétchénie.
Elle était considérée comme une ennemie de l’Etat que l’on ne pouvait ramener à la raison. Un oléoduc traverse toute la Tchétchénie et sera le lieu de bien des drames et des menaces sur le peuple Tchétchène. La Russie n’a de cesse de vouloir les dominer et éliminer tous ceux qui les gênent.
Anna Politkovskaïa interroge un jeune soldat russe de 19 ans, orphelin qui ne mangeait pas à sa faim. Il est prêt à tuer des Tchétchènes pour gagner de l’argent. Il parle des horreurs qu’il réalise car il considère que ce ne sont pas des humains mais des Tchétchènes.
Anna Politkovskaïa témoigne des horreurs réalisées du côté russe et du côté des terroristes tchétchènes. L’état russe la considère comme une ennemie et elle se sent ennemie de ceux qui saccagent et violent.
Elle est témoin d’un attentat et exprime toute l’épouvante que cela engendre.
Tout le problème du journalisme est posé car deux personnes dont elle a recueilli les propos ont été éliminées après la publication des articles. « Ils ne seraient pas morts s’ils ne m’avaient pas parlé. »
Elle refuse de prendre position, elle veut raconter les faits. Elle ne se perçoit pas comme juge. Qui a raison l’armée ou les terroristes ?
Elle se sent menacée et fatiguée de cette situation. Elle est accusée d’écrire des mensonges mais en Russie 90% des journalistes travaillent pour le pouvoir.
L’indépendance des journalistes est de plus en plus menacée dans le monde et Anna Politkovskaïa l’a payée de sa vie. La pièce a été écrite avant le début de la guerre en Ukraine et elle a un écho tout particulier sur les dérives du pouvoir russe qu’Anna Politkovskaïa dénonçait déjà. La liberté de la presse tout comme l’indépendance des pays et la liberté de leurs habitants sont sans cesse à défendre.
C’est un spectacle bouleversant et émotionnellement très fort face aux horreurs commises qui continuent encore actuellement. Marie De Oliveira exprime avec énormément de force et de justesse ce que la journaliste a pu voir, vivre et ressentir. Le public, ému et conquis, se lève pour applaudir.
Brigitte Aubonnet
(18/07/23)
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Sommaire
Une loge
pour le strapontin
Théâtre Au bout là-bas
Avignon 2023
du 7 au 29 juillet
Texte
Stephano Massini
Mise en scène
Laurent Mascles
Avec
Marie De Oliveira
Laurent Mascles
L’Arche éditeur
128 pages - 16 €
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