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Rapport pour une académie


d’après une nouvelle de
Franz Kafka

C’est une pièce d’une heure élaborée à partir d’une nouvelle de Franz Kafka qui aborde la problématique de l’humanité. Qui est parfois le plus humain entre un animal et un être humain ?
Le questionnement traverse le spectacle qui commence avec un personnage de singe qui se démaquille sur une musique de Joséphine Baker, J’ai deux amours.

Le personnage explique que depuis cinq ans, on tente de lui apprendre à réagir comme un être humain. Mais le modèle donné est-il exemplaire ? Originaire du Ghana, il a été capturé et ramené par bateau, enfermé dans une cage. Il a bien sûr conscience d’être piégé. Il cherche une issue et comprend que seule l’imitation des hommes peut lui permettre de sortir de sa cage. Il observe et reproduit les comportements humains (y compris en apprenant à boire de l’alcool) et devient peu à peu une vedette de spectacle…

Toute cette évolution et cette réflexion entre animalité et humanité sont exprimées avec son ressenti de singe mais en langue humaine face au public censé représenter l’académie.

Une vidéo sur l’Exposition universelle de Paris montre le « village nègre » où des Africains des pays colonisés étaient exposés comme des animaux étranges. 
Les commentaires ne sont pas nécessaires tellement la situation est insupportable.

La performance de Mahmoud Ktari est de grande qualité, pleine d’énergie et de nuances, chargée d’émotions, d’interrogations pour présenter un sujet qui ne laisse personne indifférent.

La mise en scène et les décors, avec ingéniosité et sobriété, mettent bien en valeur le propos. Un grand coffre sert de coiffeuse, d’écran et de cage pour passer d’un moment à un autre dans la vie de ce singe confronté à l’inhumanité des humains.

Dans le contexte mondial actuel, il est sûr que cette nouvelle, publiée en 1917, résonne toujours aussi fortement et cette adaptation pour la scène, très réussie, est aussi intéressante et vivante que salutaire.

Après ces deux représentations parisiennes, nous attendons une nouvelle programmation de cette pièce et nous ne manquerons pas de la signaler ici.

Brigitte Aubonnet 
(03/05/24)    



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Une loge
pour le strapontin




Théâtre
La Petite Croisée
des Chemins

43 rue Mathurin Régnier
75015 Paris



Traduction et adaptation
Vincent Freulon

Interprétation
Mahmoud Ktari

Mise en scène
Khadija El Mahdi

Scénographie;
Stefano
Perocco di Meduna

Costumes
Joëlle Loucif





Une présentation en vidéo et un calendrier sont disponibles
sur le site de
Mahmoud Ktari




Le texte de la nouvelle (10 pages) peut être téléchargé en PDF sur le site de la revue
Po&sie