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Avignon
2024


Les spectacles que nous avons aimés




Zembla et les trois sœurs
Texte & mise en scène: Christophe Guichet
Interprétation : Claire Cafaro, Chantal Lavallée, Désirée Olmi & Yacouba Conde
Musique : Tom Lemann

La pièce commence avec une femme qui donne à manger à une autre femme immobilisée dans un fauteuil-roulant. Celle-ci ne peut ni bouger, ni parler. Seules quelques mimiques lui permettront de s’exprimer. Elles sont sœurs et une troisième sœur vit aussi avec elles. Lili, qui est en fauteuil-roulant était danseuse. Anne qui s’occupe d’elle a été mariée longtemps à un dentiste qui l’a méprisée et exploitée et Suzon la troisième sœur après avoir été remplaçante comme professeur s’occupe maintenant de servir des repas à des sans-papiers avec une camionnette. Un jour, elle revient avec Zembla, un sans-papiers qui l’a aidée. Les trois sœurs vont l’héberger.

C’est un spectacle d’une force et d’une émotion extraordinaire. Nous sommes embarqué·es immédiatement dans l’univers de ces trois femmes, extrêmement différentes avec chacune leurs rancœurs, leurs douleurs, leurs rivalités, leurs quêtes pour tenter de vivre ensemble comme elles peuvent et encore tenir debout malgré les malheurs qu’elles ont vécus.

Beaucoup d’humour se glisse au milieu de situations parfois humiliantes, accueillir un migrant n’est pas toujours évident au départ. Une scène bouleversante émerge quand Lili esquisse des mouvements de danse malgré son handicap très lourd après un AVC. Les trois comédiennes et le comédien incarnent merveilleusement leurs rôles. Le texte est parfaitement équilibré, pas un mot de trop, des silences qui en disent plus que de grandes tirades. La mise en scène sobre est très expressive et le temps qui passe superbement réalisé par un tapis de sol et un duvet qui se déroulent et se replient chaque matin et chaque soir.

Des références à la délation qui existait déjà lors de la Seconde Guerre rappellent que rien n’est terminé. Il est toujours d’actualité de combattre les préjugés et les dénonciations.

Des retournements de situations complètement inattendus sont d’une puissance extraordinaire.

C’est un spectacle d’un équilibre parfait qui nous bouleverse totalement car il est chargé d’une émotion extrême où se côtoient l’humanité et l’engagement pour des valeurs que l’on doit continuer à défendre sans relâche.

Brigitte Aubonnet 

Filles d’Ariane
Texte & mise en scène: Martin Kindermans
Interprétation : Valentine Daruty & Thomas de Fouchécour
Musique : Kevin Galié, Anna-Marie Holmes, Ludwig Minkus, Evergreen Symphony Orchestra

Fleur aimerait bien en savoir plus sur sa mère qu’elle n’a jamais connue et dont personne ne lui parle. Son père évite le sujet. Elle découvre un jour un ruban de nœud papillon avec inscrit Léandro qui parfois venait la chercher à la sortie de l’école. Elle se doute qu’il a une place particulière dans sa vie mais elle ne comprend pas pourquoi. Chaque fois qu’elle interroge son père il l’envoie peindre ou porter des lettres. Elle imagine donc un subterfuge pour en savoir plus sur sa mère auprès de Léandro.
Fleur, adolescente de quinze ans, parle très vite, elle veut tout savoir, elle est vive et espiègle. Elle apprend que sa mère, Ariane, était une danseuse renommée à l’Opéra et que c’était la meilleure amie de Léandro.

Peu à peu, nous découvrons la vérité très complexe concernant la naissance de Fleur, jouée par Valentine Daruty, qui incarne aussi, toujours merveilleusement, deux autres personnages.
Thomas de Fouchécour incarne lui aussi à la perfection trois personnages.
La mise en scène, originale et très ingénieuse, particulièrement réussie avec des jeux de lumières et des étiquettes qui se positionnent au fur et à mesure de la pièce, nous permet de suivre les changements de personnages sans aucun problème.

La comédienne et le comédien nous emportent dans la complexité de la situation où se mêlent l’humour et le drame.
C’est une très grande réussite car la danse et la musique jouent un rôle important. Ariane, danseuse, a toujours rêvé d’interpréter le rôle de Nikiya dans La Bayadère.
Que se passe-t-il dans sa vie de danseuse et de femme ?

C’est un grand moment de théâtre avec une Fleur pétillante en quête de vérité et un Léandro surpris, embarrassé, qui exprime avec talent la diversité de ses émotions.

Brigitte Aubonnet 

Les enfants du diable
Texte : Clémence Baron
Interprétation : Clémence Baron & Antoine Cafaro
Mise en scène : : Patrick Zard'

La pièce commence par un film terrible sur les orphelinats en Roumanie à l’époque de Nicolae Ceausescu. Beaucoup d’enfants se balancent par manque d’amour, de soins, d’ennui et seul le mouvement leur permet de vivre encore. « Vivre, se balancer, c’est vivre. Rester en mouvement. Je veux vivre. » En 1970, la contraception et l’avortement étaient interdits. Une loi permettait d’abandonner les enfants et l’état avait la primauté pour les éduquer dans des orphelinats. Mais ceux-ci étaient sans moyens et étaient plutôt des mouroirs.

En 2009, vingt ans après la chute des Ceausescu, Nicolae et sa femme Elena, Veronica revient chez son frère et sa petite sœur.

Les trois enfants ont été séparés et placés dans des orphelinats à la mort de leur mère. Niki a réussi à sortir et à retrouver sa sœur Mirela qui est handicapée. A sa majorité, il s’en est occupé. Veronica a été adoptée par une famille française. Elle a eu de l’amour, elle a réussi. C’est une chanteuse reconnue mais les démons du passé la poursuivent. 
Les retrouvailles entre Niki et Veronica ne sont pas simples. Ils ont emprunté des chemins très différents pour survivre. Comment accepter le parcours de l’autre ?

Clémence Baron et Antoine Cafaro, qui incarnent avec une grande justesse leurs personnages, montrent à quel point il est difficile de vivre après une expérience terrible, être "des enfants du diable", ces enfants internés dans des orphelinats. Chacun fait comme il peut. Est-il possible de construire de nouveau une famille ?

Cette pièce a été écrite à partir d’une histoire vraie vécue par la sœur aînée de la comédienne.
La colère, l’émotion, l’horreur, la joie, l’amour fraternel, les reproches, l’incompréhension de l’autre, le partage… tout se mêle pour créer un moment de théâtre particulièrement poignant et humain, se rappeler les atrocités commises et le combat qu’il reste toujours à mener pour les empêcher. Il est essentiel de continuer à bouger et à vivre.

Brigitte Aubonnet 

Stabilité temporaire
Texte de Grégoire Aubert
Interprétation : Pascale Tronche & Grégoire Aubert
Mise en scène & scénographie : Dominique Fataccioli
Bande-son : Lwada

Où se situe le grain de sable qui peut perturber une existence ?
Valérie a 42 ans, elle aime la vie mais est-ce si facile ?

Francis apparaît très vite, identifiable avec son bonnet et son visage menaçant. Comment va-t-il intervenir dans la vie de deux couples qui se rencontrent une première fois lors d’un dîner et dont les quatre personnages vont se recroiser, s’aimer ou peut-être pas ? La fragilité des couples existe, leur continuité tient parfois à peu de choses. Jeanne et Romain, Valérie et Vincent seront finalement liés d’une façon ou d’un autre à un évènement dramatique. Peut-on croire au destin, à la fatalité, est-on maître de ses choix, quel rôle joue le hasard, comment intervient le désir au cœur de nos existences ?

Les points de vue différents de chacun des personnages s’entrecroisent au fil de la pièce qui met en évidence les expressions toutes faites entendues si souvent.

Réussit-on à retrouver un équilibre après un drame ?
C’est une pièce qui confronte la légèreté de la vie, de l’amour, des relations amoureuses et érotiques à l’horreur de certains évènements qui nous fracassent. Comment continuer à tenir debout ?

Pascale Tronche interprète les rôles de Jeanne et Valérie, Grégoire Aubert est successivement Romain, Vincent et Francis. Ils abordent un sujet dur où le jeu avec les mots et les expressions toutes faites ("faire confiance à sa bonne étoile", "rester maître de nos choix", "croire à son destin", "mettre en perspective le désir qui vous anime") apportent des respirations et des questionnements sur le sens de la vie.

Brigitte Aubonnet 



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