Les Dugosier de la Glotte sont aux abois ! Leur château se dégrade. On vient de refaire la toiture et les caisses sont vides. Alors on organise une kermesse pour renflouer. Trois cents choristes bulgares sont attendus. Mais où les mettre ? On n'a pas la place. Et si ? Oui, pourquoi pas ? L'idée est intéressante. Si l'on sollicitait l'aide des spectateurs ?

Du bord de la scène, madame Dugosier, monsieur Dugosier (interprétés par Raphaëlle Farman et Jacques Gay), Berthe et Maxime, les domestiques, (interprétés par Clémentine Bourgoin et Franck Cassard) adressent leur demande au public : que celui-ci se substitue le temps du spectacle aux choristes bulgares.
C'est d'accord ? Oui !
Alors un grand écran s'allume en fond de scène avec les paroles des premières pièces musicales.

Oh Oh ! Le jeune Dugosier de la Glotte (interprété par Fabrice Coccito) - déjà habile au piano pour son jeune âge - vient de dénicher un livre qui raconte l'histoire de la famille.
Les ingrédients sont réunis.
On est parti pour un voyage musical à travers les âges.

Des grottes préhistoriques, on passe chez les Grecs où l'on s'encanaille à grandes demandes d'orgies. Avec l'ancêtre Brutus et son valet Détritus, on traverse le temps des Romains. Au moyen-âge, l'ancêtre Godefroy rapporte de sa croisade un coffre de pièces d'or. Sous Louis XIV, on prépare, afin de séduire "Sa Majesté", une poupée humaine tout ce qu'il y a de plus glamour. Ah, la révolution ! Quelle déveine ! L'on y inverse les rôles : voilà, les Dugosier devenus les valets de leurs valets nouveaux maîtres.
Qu'il est dur de devenir riche et de le rester !

Et l'on rit ! Et l'on chante ! Et l'on s'amuse en un défilé de scènes cocasses, comédiens et public complices. On est dans le burlesque, la bande dessinée, les Pieds Nickelés. C'est un télescopage de gags. De situations d'humour décapantes. Un grand délire entremêlé de lyrisme où le spectateur devient choriste.
Avec ce spectacle, il y a un retour aux sources du théâtre. A cette époque lointaine où le peuple s'en venait aux fêtes de Dionysos, à ces rituels où la participation collective permettait de purger les peines du quotidien.
Quelle jubilation !

Raphaëlle Farman et Jacques Gay signent là un spectacle musical de grande intelligence. Il y a infiniment de légèreté, de poésie buissonnière derrière le burlesque, mâtiné de leurs interventions lyriques… A la voix de soprane de Raphaëlle, répond la voix de baryton de Jacques, associées à celles de ténor de Franck Cassard (rôle de Maxime) et de soprane de Clémentine Bourgoin (rôle de Berthe), sans oublier le pianiste-comédien Fabrice Coccitto.

Sur la petite scène du Théâtre des 2 Ânes, pour le même spectacle, en d'autres représentations, quatre autres comédiens et un pianiste tournent en alternance : Frédérique Varda et Edwige Bourdy pour le rôle de Berthe ; Jacques Lemaire et Philippe Béranger pour le rôle de Maxime ; enfin Jérôme Boudin Clauzel pour le piano.

Bravo à Monika Eder et Claude Gay pour la diversité de leurs costumes. Leurs trouvailles inventives, comme ce perruquier de l'époque Louis XIV et son incroyable kit de coiffeur sous le manteau.
Bravo également à la chorégraphie de claquettes de Fabien Ruiz.

Alors, envie de s'amuser, de faire relâche avec ses petits tracas ? Envie de chanter Offenbach, Mozart ou Charles Trenet ?
Offrez-vous l'histoire des Dugosier de la Glotte. Offrez-vous une bonne cure de rire.