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Théophile GAUTIER


Regardez
mais ne touchez pas !




Le comte San Lucar, maître des cérémonies, est dans tous ses états : le cheval de la reine Elisabeth d’Espagne s’est emballé. Vite, il faut aller à son secours, mais si vous approchez sa Majesté, attention, sous peine d’échafaud : « Vous regardez mais ne touchez pas ! »
 Deux cavaliers retrouvent la souveraine évanouie au pied d’un arbre.

S’il est inquiet par l’incident survenu à la reine, le comte San Lucar est davantage soucieux du comportement désinvolte de son matamore et bravache neveu Don Melchior qui n’hésite pas à confier à son oncle qu’un des deux cavaliers sauveur de sa Majesté, c’était lui.
Souffrant de modestie, il n’osait pas le dire, mais maintenant qu’on lui en parle.
Brave petit !
Son oncle en récompense lui promet en mariage Dona Beatrix d’Astorga, sa pupille, qu’il saura doter comme il faut, mais sur laquelle a également jeté ses feux Don Gaspar, un brave capitaine, le véritable sauveur de la reine.
Dès lors, s’ensuit une comédie cocasse avec rivalités, escarmouches et courses poursuites.

Don Melchior (Damien Roussineau parfait) ne peut s’empêcher d’escalader la nuit le balcon de Gisela la suivante ou de faire du gringue à la reine Elisabeth qui – un tantinet intéressée elle aussi – ne dirait pas non s’il n’y avait la réserve de l’étiquette.
Au milieu de toute cette effervescence, il est un personnage hilarant qui n’a pas l’air comme ça avec toutes ses mimiques, c’est Désiré Reniflard (très bon Paul Marchadier), genre d’homme à tout faire. Ah, le bougre, il veille au grain.
A la fois bruiteur (il imite à merveille les épées qu’on dégaine et la sonorité des lames qui s’affrontent en duel) et scrutateur, il n’hésite pas à faire répéter, chez tel ou tel, le vocable hispanique incorrectement énoncé.
Il dirige de main de maître le tempo des castagnettes, le déroulé des éventails de ces dames et devient même soldat à l’occasion.

Les décors sont élémentaires : trois hautes ouvertures en fond de scène qui autorisent les entrées et les sorties. Et puis, il faut signaler les remarquables costumes de l’Épée de Bois de  Dominique Rocher et Séverine Thiebault.

Voilà donc une comédie de cape et d’épée délicieuse, sans prise de tête, pleine d’ardeur et d’entrain. Un vrai bol d’air frais sur le théâtre.
Tout est dans le jeu, la mise en scène souple et légère, voulue par le metteur en scène Jean-Claude Penchenat. Sans autre prétention que celle de dérouler des facéties aux accents burlesques, avec des comédiens qui s’amusent et font partager ce bonheur de faire du théâtre ensemble.
On ne savait pas, même s’il s’était intéressé au théâtre, que l’auteur du Capitaine Fracasse, avait écrit la moindre pièce. En tout cas, pari réussi par la belle Compagnie Abraxas avec cette comédie de Théophile Gautier (et Bernard Lopez) créée en 1847 et jamais rejouée depuis.
Un spectacle joyeux, décalé, avec un plaisant dénouement final.
Du  théâtre pour tous !
A l’affiche jusqu’au 31/12, profitez !

Patrick Ottaviani 
(18/10/14)    



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Une loge
pour le strapontin











Théâtre Ranelagh


5, rue des Vignes
75016 Paris

Réservation :
01 42 88 64 44




Mise en scène
Jean-Claude Penchenat

Avec
Alexis Perret
Damien Roussineau
Paul Marchadier
Samuel Bonnafil
Flore Gandiol
Jeanne Gogny
ou Chloé Donn
Sarah Bensoussan
ou Judith Margolin

Scénographie
Guy-Claude Francois
Jean-Baptiste Rony

Assistante
mise en scène
Maria Antonia Pingitore

Costumes
Dominique Rocher
Séverine Thiebault
 
Lumières
Thomas Jacquemart