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de Georges FEYDEAU
Dès l’entrée sur scène, on se régale. Pacarel, Landerneau, Amandine, Marthe et Julie, excités comme des puces, debout ou à croupetons, sont à la recherche d’un chat hypothétique, avant de se mettre à table autour d’un canard à la "Rouennaise". Pacarel, le maître de maison, imbibé de sa réussite sociale, déclame à ses invités : « Je me suis enrichi dans la fabrication du sucre par l’exploitation des diabétiques. » Dès lors, s’enchaînent embrouillaminis et confusions. A l’exemple des insatisfaites Amandine et Marthe jetant leur dévolu sur ce grand dadais de Duchausset qui, appâté par la bagatelle, mord aux hameçons. Les situations ironiques fusent et l’on se dit qu’il a dû jubiler le jeune Feydeau en croquant, à la manière de nos contemporains Guignols de l’info, ses personnages irradiés de bêtise, de cynisme et de médiocrité, brocardant par là même une société fin XIXe siècle ivre de gloriole. On est déjà, avec un peu d’avance, dans le théâtre de l’absurde cher à Brecht et autre Ionesco. Anne-Marie Lazarini a réalisé en 2013, en ce même Artistic Athévains, Ravel de Jean Echenoz, pièce récompensée à cette occasion par le prix « Laurent Terzieff » du meilleur spectacle en théâtre privé. Il n’est pas étonnant non plus, que la scénographie de François Cabanat soit insolite et biscornue : plancher pentu, murs trapézoïdaux, chaises acidulés rouge, jaune ou verte, dans le style « Alice au pays des merveilles », tout cela corroborant le déséquilibre hystérique d’une famille bourgeoise de la belle époque. Au royaume du Vaudeville, Feydeau est toujours le roi. Et si sa logique de l’absurde était, pour les spectateurs de 1888 empreinte d’une tonalité avant-gardiste, Chat en poche, caustique et drôle, aujourd’hui nous enchante. Patrick Ottaviani |
Sommaire Une loge pour le strapontin Artistic Athévains 45 bis rue Richard-Lenoir 75011 Paris Métro : Voltaire Réservation 01 43 56 38 32 Mise en scène Anne-Marie Lazarini Avec Assistant à Décor et lumières Costumes |
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