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Les enfants du silence Il fallait oser mettre en scène une pièce où alternent la langue parlée et la langue des signes. Pari réussi de Anne-Marie Étienne qui créé à la Comédie Française Les enfants du silence de Mark Medoff. Dans une école de sourds et malentendants, arrive Jacques, le nouvel orthophoniste. S’il est d’emblée en phase avec Denis et Lydia, élèves surdoués, Sarah le rejette. Ancienne élève devenue femme de ménage, elle ne s’intéresse qu’à la propreté, jusqu’à l’obsession, sorte d’écran protecteur qu’elle a dressé entre ce monde du silence où elle a son habitat et cet autre monde, celui de la langue parlée dont « les entendants » se servent pour communiquer. Depuis toujours le théâtre interroge l’identité. Monter sur scène et incarner une histoire, un personnage, renvoie aux questions sur soi. En cela, la pièce est émouvante et courageuse. Presque un cas d’école sur le parler ou la différence avec l’autre. Faut-il être conforme ? Rentrer dans le rang ou préserver son silence – son habitat – vis-à-vis des « gendarmes » sociaux-culturels ? Françoise Gillard (excellente) toute minuscule, interprète avec une force poignante sa résistance émaillée de suppliques indirectes, de signes de colère et d’appels à l’aide maîtrisés. Laurent Natrella en orthophoniste est rigoureux et efficace. Les enfants du silence a été jouée dans le monde entier. La pièce de Mark Medoff ne donne ni leçon, ni solution. Elle interroge. Patrick Ottaviani |
Sommaire Une loge pour le strapontin Théâtre du Vieux-Colombier 21, rue du Vieux-Colombier 75006 Paris Mise en scène Avec Décor Costumes Lumières Son et musique Maquillages et coiffures Assistante mise en scène Assistante costumes Conseiller en langue |
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