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Ubu roi
Le 10 décembre 1896, à la première d’Ubu roi, au Nouveau-Théâtre, les spectateurs sont scandalisés. Quel est le sens de cette guignolade nigaude et cruelle avec son arsenal d’expressions grasses et irrévérencieuses ? A la suite d’une présentation inaudible d’Alfred Jarry, le monde idiomatique du Père Ubu est né. En compagnie du félon Bordure et sous l’influence de Mère Ubu, Père Ubu conspire pour renverser Venceslas, roi de Pologne. Lors d’une revue militaire, au signal de « Merdre ! », le souverain est assassiné. Sabrine Amengual, Michaël Egard et Valéry Forestier, en une succession de gags croquignolesques, nous content l’épopée du Père Ubu. Le rythme est soutenu et, ces comédiens-troncs, en parallèle dans la cabane, déclenchent mille et un clins d’œil inventifs. Entre pitrerie et iconoclaste. Comme ces bruitages vocaux aux tonalités musicales de Thierry la Fronde ou autre Sergio Leone ou ce panier à salades sur la tête en guise de casque. Du bon sens et un beau travail de mise en scène de Valéry Forestier et l’on a parfois le sentiment d’entr’apercevoir une autre facette du Père Ubu : celle de l’image d’un enfant occupé à jouer avec ses soldats de plomb. Cruel, il ne tue pas, il s’amuse avec sa panoplie « d’instruments de soumission » à parfaire son royaume. Une belle performance de La compagnie du puits qui parle soutenue par le Théâtre d’art et d’essai du Lucernaire. Encres Vagabondes encourage à son tour cette énième version d’Ubu Roi qui vaut le passage par la rue Notre-Dame-des-Champs. Patrick Ottaviani |
Sommaire Une loge pour le strapontin Théâtre du Lucernaire 53, rue N.-D. des Champs 75006 PARIS Location : 01 45 44 57 34 Mise en Scène Avec |
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