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Innocence
À l’avant-garde du théâtre Outre-Rhin, la dramaturge allemande Dea Loher, entre avec sa pièce Innocence au répertoire de la Comédie-Française. On est dans une grande ville portuaire européenne. Deux sans-papiers (Nâzim Boudjenah et Bakary Sangaré) assistent, sans lui porter secours, au suicide d’une jeune femme rousse qui, avant son geste fatal, a replié soigneusement ses vêtements sur le bord du quai. Peu après, les deux compères dénichent un sac rempli d’argent. La pièce est lancée et, à tour de rôle, les groupuscules de comédiens allument la parole. Ici, c’est le trio Rosa, une jeune fille rousse (Pauline Méreuze), la mère de Rosa (Danièle Lebrun) et Franz (Sébastien Pouderoux). Rosa est le copié-collé de la noyée. Franz, époux de Rosa, est heureux. Employé des Pompes Funèbres, il s’occupe de récupérer les cendres des inconnus qui se suicident. Le théâtre de Dea Loher porte un regard sombre sur le dénuement humain. En perpétuelle agitation, les personnages n’ont ni la capacité d’analyse, ni les moyens de rebondir parce que leurs échanges verbaux subissent les soubresauts d’une mélancolie sourde. Et c’est presque le chant d’une désespérance plutôt que celui d’une « Innocence » qui se décline au fil de ce spectacle. On peut émettre quelques réserves relatives à la mise en scène du Québécois Denis Merleau. Celle-ci aurait pu être moins figée et ouvrir davantage les expressions des personnages, leurs jugements, afin d’apporter un éclairage plus consistant sur ce riche texte de Dea Loher. Patrick Ottaviani |
Sommaire Une loge pour le strapontin Comédie-Française Salle Richelieu Place Colette 75001 Paris Traduction Mise en scène Avec Collaboration artistique Costumes Lumières Diffusion Musique originale
et son Dessins d’animation Maquillages |
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