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24 heures de la vie d’une femme

de
Stefan Zweig




Souvent à l’affiche des grands théâtres parisiens, la nouvelle de Stefan Zweig, 24 heures de la vie d’une femme, est reprise, selon l’adaptation d’Éric-Emmanuel Schmitt, sur la scène agrémentée de voiles blancs du Théâtre Rive Gauche.

À Monaco, Célia, une veuve désœuvrée dans la quarantaine, est témoin du suicide d’un homme ruiné au casino. Cette scène réveille en elle les feux mal éteints de sa passion pour Mattéo, un homme de vingt-quatre ans, brisé par les jeux de hasard. Commence alors, une longue « confidence-complice » avec le public.

A quoi ça tient le déclic amoureux ?
Célia (excellente Clémentine Célarié) s’intéresse aux mains fiévreuses des joueurs de Casino. Là, ce sont celles de Mattéo (interprété par Loris Freeman) qui attire son regard. Leur façon convulsive de s’étreindre et de lutter entre elles en manipulant les pions de la roulette.
Mattéo joue et perd.
En sortant de la salle de jeu, il ne souhaite que la mort.
Elle se précipite à son secours mais une foudroyante explosion de sentiments l’embrase et la retient. La passion s’insurge en elle et, s’il y a quelques résistances, finit par définitivement l’emporter.

En un hôtel borgne, ils passent la nuit, allongés côte à côte. En calèche, par la corniche, ils longent la French Riviera. À genoux dans une église Mattéo renie sa passion pour le jeu.
Feu de paille ?
Elle parle à sa place. Fait les demandes et les réponses. Lui est dans le silence. Il est dans les jeux de physionomie. Elle parle pour lui. Elle, femme-mère amoureuse. Lui, enfant amoureux. Il la repousse et en même temps en a besoin.
Et puis, il y a l’incurable maladie du jeu de Mattéo. Il a beau se repentir. Appeler Dieu à son secours. Chercher la purgation. L’ivresse du jeu est là, vive et débordante. Elle ne le lâche pas.

Un beau travail  de mise en scène de Steve Suissa. Les saynètes actives se succèdent entre les voiles blancs infiltrés d’ombres chinoises : celles de joueurs enfiévrés ou bien les formes, les couleurs, les accents de la French Riviera. Tout cela dégage l’atmosphère surannée d’un monde d’antan.
C’est la marque de l’art et la preuve du talent que d’inventer sans jamais déborder le texte de cette célèbre nouvelle de Stefan Zweig publiée en 1927 adaptée par Éric-Emmanuel Schmitt. Le célébrissime écrivain est là, en sous jacence, grand explorateur de l’intimité féminine, tellement juste et tellement simple à la fois, tellement profond.

Le public, attentif à la longue confidence de Clémentine Célarié  ne s’y trompe pas. Elle est dans le ton, les attitudes, une élocution distinguée, parfois exaltée, sensuelle aussi, sans débordement excessif, exactement comme il faut.
Une standing ovation, en fin de spectacle, récompense sa magnifique prestation.

Patrick Ottaviani 
(16/06/15)    



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Une loge
pour le strapontin













Théâtre Rive Gauche

6, rue de la Gaîté
75014 Paris

Location :
01 43 35 32 31




Adaptation
Éric-Emmanuel SCHMITT

Mise en scène
Steve SUISSA

Avec
Clémentine CÉLARIÉ
Loris FREEMAN
Samuel NIBAUDEAU

Décor
Stefanie JARRE

Costumes
Pascale BORDET

Lumières
Jacques ROUVEYROLLIS
assisté de
Jessica DUCLOS

Son
Maxime RICHELME

Assistante
à la mise en scène
Stéphanie FROELIGER