Retour à l'accueil du site |
d'après Oscar Wilde
Sur petit ou grand écran, l’unique roman d’Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray, a inspiré de nombreuses adaptations. Peu de choses au théâtre. Au Lucernaire, Thierry Le Douarec adapte et met en scène avec brio le roman du célébrissime écrivain irlandais. Dorian tombe amoureux de Sybil, une comédienne débutante, et souhaite se marier. En compagnie de ses deux amis, il assiste à l’un de ses spectacles. Troublée, Sybil y joue très mal. Sur les instances de Harry – son pygmalion libertin –, Dorian la répudie. Humiliée, la comédienne se suicide. À l’annonce de sa mort, le jeune dandy n’en ressent « qu’une peine superficielle. » Entre-temps, le portrait réalisé par Basil de son ami Dorian s’enlaidit : un rictus remplace le sourire divin ; une ou deux rides sont apparues, ici et là. Le portrait composé par Basil s’est lourdement enlaidi. Reflet de la vie dissolue et pécheresse de Brian, il est insupportable au regard et engendre, chez le dandy, une angoisse mortifère face à la dépréciation physiologique. On a envie de dire Bravo à Thomas Le Douarec ! Parce que c’est bien fait. La dramaturgie est concise, presque millimétrée. Ni dépassement démonstratif. Ni excès. Juste ce qu’il faut. Des enchaînements de tableaux rapides. Peu de décor : un canapé victorien, un piano. Pour donner l’idée. Les costumes d’époque sont parfaits dans l’espace scénique. Quant aux quatre comédiens, ils sont éclatants de talent avec une correspondance des rapports qui donne au spectacle une légèreté et beaucoup d’élégance. Avec son roman, Le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde, esprit singulier, brillant, adulé pour son talent d’écrivain, prône l’apologie de l’Art, une croyance où seuls comptent les liens que l’on entretient avec la beauté, l’esthétisme. Le reste est pour lui superflu en une époque victorienne coincée dans le paraître et le bien comme il faut. Patrick Ottaviani |
Sommaire Une loge pour le strapontin Théâtre du Lucernaire 53, rue N.-D. des Champs 75006 PARIS Location : 01 45 44 57 34 Adaptation et mise en scène Thomas Le Douarec Avec |
||||||