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d’après le récit de Carole WEISWEILLER De 1950 à 1962, Jean Cocteau habita chez Francine Weisweiller, célèbre muse et mécène du poète. Comme dans tous les contes modernes, ils vécurent heureux et n’eurent pas d’enfant, Francine ayant déjà la petite Carole, qui devient alors amie et fille spirituelle du poète. Son livre, Je l’appelais Monsieur Cocteau, est actuellement adapté au théâtre. Un spectacle original autour d’une amitié hors du commun. Imaginez qu’à l’âge de 7 ans, vous habitiez un hôtel particulier et que votre précepteur n’est autre que Jean Cocteau. Son programme ? Vivre et aimer dans un monde enchanté, qui rappelle celui de L’Ecume des jours. Par exemple, écrire sous l’eau à l’aide d’une machine-pédalo, bâtir une maison avec des queux de rats, et bien sûr, peindre les murs de visages inspirés par Homère. Un drôle d’apprentissage donc, emmené par l’imagination d’un poète. Cette enfance pas comme les autres – et que l’on rêverait tous d’avoir – c’est celle de Carole Weisweiller. Elle raconte les dernières années d’un Cocteau au sommet de sa gloire alors qu’elle n’était qu’une enfant naïve et ignorante. Sur scène, l’interprétation aurait pu être niaise, à la Émilie Jolie, mais Bérengère Dautun s’en sort admirablement bien. Silhouette à la Gabrielle Chanel, elle raconte, du haut de ses 76 ans, le récit d’une jeune fille bordée par la créativité d’un génie. Elle déploie toute sa grâce et son talent (30 ans à la Comédie Française, ça forme) pour raconter les anecdotes rocambolesques d’un homme qui croyait à « l’intelligence du cœur ». Son récit fait revivre un Cocteau éclatant de jeunesse, interprété par Guillaume Bienvenu. Malicieux à souhait, l’acteur avait déjà interprété un autre poète (Rainer Maria Rilke) dans Les cahiers de Malte Laurids Brigge, aux côtés de Bérengère Dautun. Le duo reformé fonctionne à merveille et joue sur un ton juste, sans jamais forcer le trait. Les scènes, conçues comme des séquences, mettent en lumière une facette de la vie de Cocteau (son amitié avec Picasso, sa relation avec l’argent, sa famille de cœur etc…). L’occasion de révéler son irrésistible humour et son besoin inlassable d’être constamment entouré. En prime, les courtes vidéos et dessins du maître projetés sur scène. Un joli témoignage sur Cocteau, mis en scène dans la grâce et la pudeur des belles confessions. À défaut d’avoir un enchanteur à domicile, c’est l’école de la vie qui se joue sur scène. L’occasion d’entendre la voix du poète, toujours visionnaire, et sa démarche singulière. Le Printemps des poètes s’achève, voilà une belle occasion de continuer à les écouter. Jeanne de Bascher |
Sommaire Une loge pour le strapontin Studio Hébertot 78bis Bd des Batignolles 75017 PARIS Location : 01 42 93 13 04 D’après le récit de Adaptation Mise en scène Avec |
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