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Mariage et Châtiment de David PHARAO Lorsque l’on est acculé, le dos contre le mur ou le corps à moitié défenestré, et que nous n’avons pour nous sauver que le recours au mensonge, il nous faut choisir le plus gros d’entre eux, celui par exemple d’Antoine Doinel dans Les quatre cents coups, lorsqu’il hurle droit dans les yeux de son instituteur en parlant de sa mère : « Elle est morte ! » Edouard (Daniel Russo), le personnage de Mariage et Châtiment n’a sans doute plus de mère ; mais il lui reste une épouse, une tendre épouse, est c’est elle qu’il foudroie (en paroles… en mensonge) d’une mort brutale pour sauver sa peau. Mais les gros mensonges contrairement aux légers (aux quotidiens) on se doit, au plus vite, le danger passé, de les rétablir dans la vérité. Mariage et Châtiment est le spectacle de cette tentative de remise en place de la vérité. Ainsi de malentendus en quiproquos, de gags irrésistibles en situations équivoques, nous assistons, sous la baguette du Maître metteur en scène Jean-Luc Moreau, à un festival de saynètes hilarantes. Désorienté entre sa femme Marianne (Delphine Rich) hypothétiquement morte ; son ami Fred (Laurent Gamelon) tendre mais si impulsif (il a commis dans son enfance l’irréparable : mordre son chien de compagnie) ; la stagiaire Gabriella (Zoé Nonn) qui débarque inopinément chez lui, justement ce jour-là, pour achever un travail avant la proche échéance, en lui fourrant sous les yeux l’échographie du fruit de leur adultère et la naïve Louise futur épouse de Fred (Fannie Outeiro) à la cervelle si peu usée qu’elle est pratiquement comme neuve, Edouard tente désespérément de démêler les nœuds qui se font, se défont pour à nouveau se serrer sur l’impossible situation. Pendant une heure et demie d’humour tragi-comique, nous assistons à la chute, comme celle d’une rangée de dominos, des masques et des vérités. Chacun exhibant son mensonge de vie comme un trophée enfin autorisé à sortir de son placard intime pour respirer la lumière. La pièce se termine par cette réplique d’Edouard : « Tu crois ? » comme si finalement la réalité, la vérité, n’existaient probablement plus dans leur monde. Il faut aller voir cette pièce pour la qualité du texte de David Pharao et surtout pour assister à la performance de Daniel Russo et Laurent Gamelon qui transpirent (au propre comme au figuré) sur scène pour nous réjouir. David Nahmias |
Sommaire Une loge pour le strapontin Studio Hébertot 78bis Bd des Batignolles 75017 PARIS Location : 01 43 87 23 23 Une comédie de Mise en scène avec |
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